New England Patriots-Los Angeles Rams : pourquoi ce Super Bowl est à ne pas manquer

Jared Goff et Tom Brady (1280x640) Jonathan Bachman, Adam Glanzman / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Jared Goff va défier dimanche soir Tom Brady, de 17 ans son aîné. © Jonathan Bachman, Adam Glanzman / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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La 53ème édition de la grande finale du championnat NFL met aux prises dimanche les Patriots de Tom Brady, en lice pour un sixième succès, et les moins attendus Rams du jeune Jared Goff.

Le dimanche le plus attendu de l'année aux États-Unis, et un peu partout dans le monde par les passionnés de football américain, est arrivé. À 0h30, dans la nuit de dimanche à lundi en France, sera donné le coup d'envoi au Mercedes-Benz Stadium d'Atlanta (et sur des millions de postes de télévision) de la 53ème édition du Super Bowl entre les New England Patriots et les Los Angeles Rams. Certes, un Super Bowl reste chaque année un événement incontournable mais celui de cette année propose une affiche excitante à tous points de vue.

Parce que le plus grand joueur de tous les temps sera là. Le 4 février 2018, Tom Brady quittait tête basse la pelouse, battu en finale du 52ème Super Bowl par les Philadelphia Eagles. À plus de 40 ans, on se disait que c'était peut-être la dernière fois que l'on voyait le quarterback historique des New England Patriots lors du "big game". Douze mois plus tard, et avec un printemps de plus, Brady, qui a fêté ses 41 ans en août dernier, est pourtant de retour au Super Bowl avec ses "Pats" pour la… neuvième fois ! Il s'agit presque là d'une absurdité statistique quand on connaît la difficulté de se maintenir au plus haut niveau dans ce modèle d'exigence qu'est le football américain.

Après l'avoir emporté en 2002, 2004, 2005, 2015 et 2017, et avoir été battu en 2008, 2012 et 2018, Brady remet pourtant le couvert au Super Bowl pour la neuvième fois, en 17 saisons pleines en tant que titulaire (il a été blessé au début de la saison 2008-09), la quatrième fois en cinq ans et la troisième fois de rang. Les Américains, toujours très friands de statistiques, soulignent qu'au départ d'une saison, Brady a plus de chances de disputer le Super Bowl (plus d'une fois sur deux, 52,9% du temps) que la légende du basket Michael Jordan de rentrer un shoot au cours de sa carrière (49,7% de ses tirs) !

Malgré ces chiffres incroyables et cette longévité exceptionnelle, Brady, désormais considéré comme le plus grand joueur de tous les temps, ne fait pas forcément l'unanimité parmi les suiveurs de la NFL. Son statut de "beau gosse" marié à la mannequin Gisele Bündchen ne sont pour rien dans ce constat.

Ce que les fans gardent en mémoire, c'est l'affaire du "deflategate", cette histoire de ballons volontairement sous-gonflés afin d'améliorer la prise de balle de ses receveurs lors de la finale de conférence 2014-15 (l'équivalent de la demi-finale du championnat NFL) face aux Indianapolis Colts. Cela lui a valu quatre matches de suspension au début de la saison 2016-17, qu'il concluera par une victoire au Super Bowl à l'issue du plus grand come-back de l'histoire, les Patriots réussissant à combler face aux Falcons un déficit de 25 points en moins de deux quart-temps…

En cas de victoire de la franchise du Masschusetts dimanche soir, Brady deviendrait le seul joueur de l'histoire à avoir remporté le Super Bowl à six reprises. "Les gens me disent : 'Pourquoi tu joues encore à ton âge ?' Je continue, comme quand j'étais gamin, à viser les étoiles", a répondu Brady, qui a d'ores et déjà assuré que ce Super Bowl ne serait pas le dernier match de sa carrière, quel que soit le résultat final.

Parce qu'un des deux coaches va écrire sa légende. Il est l'alter-ego de Brady, celui qui a permis à la franchise des Patriots d'atteindre les sommets. Comme son quarterback, le coach de New England, Bill Belichick, va disputer son neuvième Super Bowl. Homme de peu de mots, il est comme son joueur majeur aussi respecté que détesté par une large frange des fans. Déjà vainqueur du Super Bowl à cinq reprises, il pourrait égaler deux autres coaches qui ont remporté la finale NFL à six reprises. Mais à 66 ans et 293 jours, il pourrait surtout devenir le coach le plus âgé à triompher.

À l'inverse, celui des Rams, Sean McVay, deviendrait en cas de succès le plus… jeune à soulever le trophée Vince Lombardi. L'entraîneur de la franchise californienne aura 33 ans et 10 jours dimanche, soit moins de la moitié de l'âge de son glorieux collègue. Stat amusante relevée par les médias : Belichick, qui entraîne les Patriots depuis 1996 et qui était déjà coordinateur défensif des New York Giants en 1985, a passé plus d'années à un poste à responsabilité en NFL que Sean McVay n'en a vécues tout court… La différence d'âge n'empêche pas les deux techniciens de se respecter et même d'échanger quelques SMS au cours de la saison. Mais dimanche, ce ne sera assurément pas le cas.

Parce que l'opposition promet beaucoup. Le choc de générations n'aura pas lieu que sur le bord de touche. Car si Brady a 41 ans, son rival au poste de quarterback dimanche soir, Jared Goff, n'a lui que 24 printemps. Quand Brady disputait et remportait son premier Super Bowl, en 2002 - face aux Rams, déjà, qui étaient alors localisés à Saint-Louis -, Goff n'avait que sept ans… Interrogé sur le conseil qu'il donnerait à son cadet, premier n°1 de la draft à atteindre le Super Bowl dès sa troisième saison, Brady a refusé tout net : "Je ne lui donnerai aucun conseil. Vous êtes fous".

Et on comprend Brady : Goff a obtenu avec son équipe le meilleur bilan de la saison (13 victoires-3 défaites) avant de la mener au succès sur le terrain des New Orleans Saints, pourtant favoris, en finale de conférence (26-23 a.p.). Comme les Patriots, les Rams brillent à la fois en attaque (2ème meilleure attaque en saison régulière) et en défense (moins de 50 yards concédés à la course en play-offs).

Parce que le show, comme d'habitude, ne sera pas seulement sportif. Si le Super Bowl fait autant parler, ce n'est pas seulement pour sa dimension sportive - à la différence des autres grands championnats aux États-Unis, le titre se joue ici sur une seule rencontre, ce qui ajoute à la dramatisation -, mais c'est aussi parce que c'est un grand show au sens premier du terme. Il y a le show à la télévision américaine, avec les publicités des grandes marques et les premiers extraits des films les plus attendus des prochains mois, mais aussi et surtout à la mi-temps, avec ce qui est le concert le plus suivi de l'année.

Dimanche, après les grands noms Beyoncé, Lady Gaga et Justin Timberlake, c'est le groupe pop-rock Maroon 5 qui assurera le show. Ceux qui sont moins sensibles aux mélodies du groupe d'Adam Levine, connu également pour son rôle de jury dans la version américaine de The Voice, se consoleront peut-être avec les rappeurs Travis Scott et Big Boi, présents eux aussi. Depuis l'édition 2005 du Super Bowl et le fameux épisode du "nipplegate" en 2004, quand Justin Timberlake avait dévoilé le sein droit de sa partenaire sur scène Janet Jackson, le show est diffusé avec cinq secondes de décalage afin d'éviter la diffusion de messages ou d'images jugés inopportunes pour le grand public.

Pour la première fois sur TF1. Cette édition 2019 du Super Bowl sera diffusée pour la première fois par TF1, avec Jean-Pierre Gagick, habituel présentateur d'Auto-Moto, aux commentaires accompagné de Philippe Gardent, ancien joueur NFL, et de Sébastien Sejean, joueur de l'équipe de France. Depuis 2010, c'est W9 qui diffusait la rencontre en clair, avec de jolis scores d'audience à la clé. Comme chaque année, ce 53ème Super Bowl sera retransmis sur BeIN Sport, diffuseur habituel de l'intégralité de la saison NFL.