Le Parc, c’était mieux avant ?

Le Parc des Princes sera plein pour la venue de l'OM.
Le Parc des Princes sera plein pour la venue de l'OM. © REUTERS
  • Copié
, modifié à
FOOT - Avant le Clasico PSG-OM, Europe1.fr revient sur les changements à l’intérieur du Parc.

Paris reçoit Marseille pour le deuxième Clasico de la saison, dimanche soir (21h). Sur le terrain, a priori, pas de surprise. Nene, Pastore, Ménez et les autres stars parisiennes joueront de grigris pour essayer de couler un peu plus les hommes de Didier Deschamps. Mais quelle sera l’ambiance dans les tribunes du Parc des Princes ? Privés de déplacement par la Ligue, les supporters de l’OM ne seront pas présents. Du côté parisien, les choses ont bien changé depuis la mise en place du "plan Leproux".

Le 17 mars 2010, Yann Lorence, un habitué du kop Boulogne est battu à mort en marge du match PSG-OM. La direction du club et le ministère de l’Intérieur décident de réagir et mettent rapidement en place un plan de pacification du stade (appelé le plan Leproux). Pour mettre un terme aux rivalités entre les deux kops historiques du PSG (Auteuil et Boulogne), les places dans les virages sont aléatoires. Impossible donc de savoir où l’on va atterrir quand on achète sa place.

"Le PSG a sa place dans un supermarché"

Si on rajoute à ces mesures le démantèlement des associations de supporters, le Parc des Princes n’est plus vraiment le même depuis deux ans. Pour les anciens fans du PSG, la pilule est toujours dure à avaler. Christophe Uldry ne va plus au Parc depuis le "plan Leproux". "C’est très frustrant vu les résultats qu’on a en ce moment", lâche l’ancien président des Supras d’Auteuil. Et de poursuivre : "quand je vois les matches à la télé, on entend plus les supporters adverses que les Parisiens !"

Jérôme Rothen, ancien joueur du PSG, a un peu le même sentiment. Invité cette semaine sur Bleu 107.1, le joueur de Bastia est un peu nostalgique. "Ce qui me désole, c’est que l’ambiance au Parc des Princes a beaucoup changé. Le Parc des Princes, c’est un endroit mythique. Quand les deux kops se répondaient, ça mettait des frissons. Aujourd’hui, même s’il le fallait faire quelque chose après les incidents et la mort de Yan Lorence, je pense qu’il y avait peut-être une autre façon de régler le problème. J’étais pas habitué à aller au Parc des Princes voir l’équipe jouer et entendre les joueurs se parler sur le terrain".

Le stade rempli jusqu’à la fin de la saison

En arrivant à la tête du PSG, les dirigeants qataris avaient annoncé la couleur. Ils voulaient faire du club une véritable "marque". Pari plutôt réussi, au grand désespoir des anciens ultras. "Le PSG, ce n’est plus un club de foot aujourd’hui. Il a plus sa place dans un supermarché entre deux paquets de lessive", explique Christophe Uldry. "On se dirige de plus en plus vers le modèle du Camp Nou (stade de Barcelone, ndlr). Il y aura des indications sur les écrans géants pour indiquer les moments où il faut applaudir".

Côté PSG, les dirigeants n’ont pas vraiment envie de parler de sécurité avant le Clasico. Les billets pour PSG-OM sont vendus depuis plus de quatre mois et le Parc des Princes est déjà plein jusqu’à la fin de la saison. La preuve que ce nouveau modèle fait tout de même de nombreux adeptes. De nombreux supporters interrogés s’accordent également à dire que le public a changé. Désormais, il y a davantage de familles, le samedi soir.

Une sécurité renforcée

Pour proscrire toute violence au Parc des Princes, les pouvoirs publics ont mis les moyens. Depuis 2010, de nombreuses interdictions de stade ont été prononcées à l’encontre de certains supporters. Mais pour Maître Jérôme Triomphe, ces "interdictions de stade sont illégales car systématiquement annulées. Pire, elles sont assorties d’une obligation de pointer au commissariat pendant les matches. C’est aberrant. Ces obligations sont plus contraignantes qu’un contrôle judiciaire en matière pénale".

Si l’ambiance dans le stade a changé, cette politique semble, pour l’instant, fonctionner. Mais les nombreuses stars sur la pelouse y sont forcément pour quelque chose. Et si les résultats sont moins bons et que certains grands joueurs quittent le club…