Prison d'Arles 1:39
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Frédéric Michel, édité par Yanis Darras
Un an après la mort d'Yvan Colonna, de nombreux mystères restent encore à élucider. Pour faire toute la lumière sur l'affaire, une enquête parlementaire est menée par certains élus de l'île de Beauté, qui veulent mettre en évidence les manquements de la prison d'Arles, et comprendre qui pourrait se cacher derrière cet assassinat. 

C'était il y a un an jour pour jour. Yvan Colonna a été attaqué dans la salle de sport de la prison d'Arles avant de perdre la vie le 21 mars 2022. Pour mieux comprendre le déroulement des faits, les juges d'instruction qui enquêtent sur ce meurtre ont récemment obtenu la déclassification de plusieurs documents pour cerner la personnalité de l'assassin, Franck Elong Abé, incarcéré pour association de malfaiteurs terroristes. En plus des investigations judiciaires, une enquête parlementaire veut, elle aussi, faire la lumière sur cette affaire. 

De nombreuses interrogations

"Les travaux de la commission d'enquête parlementaire démontrent déjà qu'on est bien au-delà du stade l'agent qui est parti 20 minutes, ou de la gestion erratique et chaotique de la directrice", explique au micro d'Europe 1 le président de l'enquête parlementaire et député de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva. "Ce que l'on met en lumière, ce sont d'autres fautes lourdes, systémiques", poursuit-il. Parmi les questions soulevées par les élus : pourquoi Franck Elong Abé, violent et radicalisé, n'était pas en quartier d'évaluation de la radicalisation et pourquoi a-t-il pu travailler au contact d'autres prisonniers ?

Trois hypothèses

"C'est un individu qui s'est retrouvé en emploi dans le service général, alors qu'il n'aurait pas dû l'être. Normalement, en quartier d'évaluation, on évalue aussi la possibilité de l'individu à passer rapidement à l'acte." Alors, pour Jean-Félix Acquaviva, trois hypothèses sont possibles dans ce dossier : "Soit c'est le hasard. Soit, il y a un grain de sable qui est arrivé, une sorte de main invisible, pour une raison qui nous échappe encore et ce sera à l'enquête judiciaire de le déterminer. Soit, ça peut aller jusqu'à avoir eu un acte commandité pour des raisons politiques. Nous avons tous été confrontés, en tant que député insulaire, de l'extrême haine qu'il pouvait exister dans certains corps contre Yvan Colonna. Mais pour le moment, nous n'avons aucune preuve", conclut-il. 

Le rapport de la commission d'enquête parlementaire est attendu à la fin du mois de mai.