France TV condamnée pour la diffusion d'images de l'agression d'Yvan Colonna

France TV
France TV est condamnée pour la diffusion d'images de l'agression d'Yvan Colonna © Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
Rémi Jacob, avec AFP
France Télévisions a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à 1.500 euros d'amende avec sursis pour la diffusion dans le journal télévisé de France 3 Corse de clichés de l'agression d'Yvan Colonna, en prison en mars 2022.

France Télévisions a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à 1.500 euros d'amende avec sursis pour la diffusion dans le journal télévisé de France 3 Corse de clichés de l'agression d'Yvan Colonna, en prison en mars 2022. Le reportage avait été diffusé quinze jours après son agression à la prison d'Arles - où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac - par Franck Elong Abé, un détenu condamné dans un dossier terroriste.

Le reportage n'aurait pas "d'apport" en termes d'informations

Le reportage y montrait des captures d'écran issues de la vidéosurveillance de la prison, de manière "brute et non contextualisée", "dans une recherche évidente de sensationnalisme", a estimé le tribunal dans sa décision.  Si Yvan Colonna n'était pas "identifiable" sur les images, "la force d'évocation" des clichés, aidée par le montage du sujet, "n'en est pas moins réelle", dit aussi la décision, qui juge que le reportage n'a pas "d'apport" en termes d'informations. Le reportage avait été mis en ligne sur le site de France 3 mais avait été retiré au bout d'une trentaine de minutes. 

France Télévisions, via sa patronne Delphine Ernotte, le directeur de la rédaction de France 3 Corse et les deux autrices du sujet ont comparu le 15 mars pour "publications d'actes de procédure pénale avant leur lecture en audience publique" ou complicité de ce délit.

France Télévisions et les deux journalistes autrices du sujet ont été condamnées à 1.500 euros d'amende avec sursis. Elles devront aussi payer un total de 9.000 euros de dommages et intérêts aux proches du militant corse qui s'étaient portés parties civiles. 

Le directeur de la rédaction de France 3 Corse a lui été relaxé. Contactée par l'AFP, France Télévisions n'a pas souhaité réagir. Me Marie-Laure Barré, avocate de la veuve et de l'un des fils de la victime, a salué cette condamnation, rappelant que le "visionnage de ces images avaient été d'une grande violence" pour ses clients.