Selon un premier chiffre provisoire, 30 à 40% des vignes bordelaises sont à jeter. 1:32
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Caroline Baudry, édité par Yanis Darras
Plusieurs régions viticoles ont été frappées par un violent épisode de froid glacial. Après trois jours de gel, l'heure est au bilan, avec notamment plusieurs hectares de vignes perdues. Le constat est le même du coté des horticulteurs, qui estiment leurs pertes à plusieurs centaines de milliers d'euros.

L'épisode a été d'une telle brutalité que le gouvernement n'a pas hésité à déployer très rapidement le régime de calamité agricole. Dans plusieurs régions de France, le gel a frappé pendant plusieurs jours d'affilée, et sévèrement endommagé les cultures. Pour les producteurs, l'heure est désormais au bilan, et les pertes sont parfois lourdes. 

"Les cellules sont mortes, ont éclaté et se vident de leur eau"

Pour Guilhem, viticulteur dans l'Hérault, il y aura peu de bouteilles étiquetées 2021. Après deux nuits de gel, il a perdu 95% de ses vignes explique-t-il au micro d'Europe 1. "Quand vous vous réveillez, vous n'apercevez pas grand chose. Parce que les vignes sont vertes mais elles sont vertes parce qu'elles sont congelées. Et puis, au premier rayon de soleil quand la glace fond, vous avez votre végétal qui devient tout marron, qui sèche tout simplement", soupire-t-il. "Les cellules sont mortes, ont éclaté et se vident de leur eau." Selon un premier chiffre provisoire, 30 à 40% des vignes sont à jeter dans tout le Bordelais. 

Même constat pour les arbres fruitiers. Beaucoup sont décimés, comme chez Michel, agriculteur en Seine-et-Marne. La moitié de ses pommiers et de ses poiriers n'a pas résisté au gel. "Il n'y aura pas de formations de fruits et pas de développement de fruits. Ou alors, des fruits tout difformes s'il y en a quelques-uns qui prennent. Ca représente 2 ou 300.000 euros de perte de chiffre d'affaires pour nos entreprises", estime le producteur.  

Des épisodes de gel de plus en plus fréquents

Si l'épisode de gel que la France a connu en 2017 a été terrible pour les cultures, ce nouvel épisode est en réalité plus intense et plus étendu. Pour Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, premier syndicat agricole français, la situation est dramatique. "Exceptée la Corse, quand je fais le tour de France, il n'y a pas une région qui n'a pas été touchée", assure-t-il. "Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a plusieurs milliers d'hectares qui sont touchés avec des pertes à 100%." 

Face à la multiplication de ces épisodes destructeurs, le représentant d'agriculture appelle à la mobilisation de l'Etat. Pour lui, un soutien financier est indispensable pour permettre aux agriculteurs d'anticiper ces épisodes de gel, de plus en plus fréquents.