Les gelées vont se généraliser la nuit de lundi à mardi dans toute la France. 2:46
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Séverine Mermilliod
En une semaine, le territoire français a perdu entre 10 et 25°C environ, passant de températures quasi-estivales à un retour à l'hiver malgré le début du mois d'avril. Sur Europe 1, Sébastien Leas, prévisionniste à Météo France, explique les raisons de ces changements radicaux.
DÉCRYPTAGE

On ne sait plus comment s'habiller : après les températures quasi-estivales de la semaine dernière, atteignant parfois 26 degrés et avec des records de chaleur dans plus de 200 villes, on attend seulement 5°C ce lundi après-midi à Lille, 12°C à la Rochelle ou 10°C à Paris et même le retour du gel dans certaines zones. Comment expliquer ce grand écart ? Le prévisionniste de Météo France Sébastien Leas livre des pistes d'explication, sur Europe 1. Selon lui, il pourrait y avoir jusqu'à 25°C d'écart en une semaine en raison d'un changement de masses d'air.

De l'air du Sahara à l'air arctique

"Ce grand écart s'explique assez facilement puisqu'on change complètement de masses d'air. On était dans de l'air extrêmement doux d'origine subsaharienne qui nous avait envahi sur tout le pays, mais aussi chez nos voisins du côté de la Belgique et de l'Allemagne. Et puis là, on a une masse d'air qui, elle, est d'origine Arctique et qui nous descend directement dans un flux de nord", détaille le météorologiste. "Cet air froid va nous envahir dès lundi, avec une généralisation des gelées pour la nuit prochaine."

Mercredi dernier a été l'après-midi la plus chaude jamais observée au mois de mars depuis soixante quinze ans (1947). Même s'il est traditionnel pour mars ou avril d'avoir des variations de ce type, l'amplitude thermique que l'on va connaître, par rapport aux minimales attendues cette semaine, n'est elle pas commune.

Un phénomène rare à l'échelle nationale

"On va se retrouver avec un écart quasiment de 24-25 degrés, même si c'est encore à affiner. Sur une journée et sur un point géographique donné, on peut se retrouver avec des amplitudes encore plus importantes - notamment le record en France aux alentours de 35 degrés, avec des gelées du côté de Mont de Marsan et une température l'après midi qui avait atteint 33 degrés. En revanche, sur le pays en entier, c'est extrêmement rare de retrouver une telle amplitude !", souligne Sébastien Leas. 

Il faut remonter à juillet 2019 lors de l'énorme vague de chaleur qu'a connu la France, "avec des records qui avaient été aussi battus en plein d'endroits, notamment dans Paris. Et puis, quatre jours plus tard, on avait des températures minimales sous les valeurs de saison. Mais on n'avait pas eu la même sensation puisqu'on était passé d'une chaleur extrêmement étouffante à de l'air beaucoup plus respirable", rappelle le prévisionniste, alors que cette semaine nous allons plutôt passer de températures assez agréables à des températures gelées.