Violences policières : manifestation à la mémoire de Lamine Dieng, décédé en juin 2007

Ce Franco-Sénégalais de 25 ans est mort dans un car de police après avoir été immobilisé et pressé au sol alors qu'il résistait à son arrestation.
Ce Franco-Sénégalais de 25 ans est mort dans un car de police après avoir été immobilisé et pressé au sol alors qu'il résistait à son arrestation. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Ce Franco-Sénégalais de 25 ans est mort dans un car de police après avoir été immobilisé et pressé au sol alors qu'il résistait à son arrestation. 

Quelques centaines de personnes ont manifesté samedi à Paris pour réclamer "justice et vérité" pour Lamine Dieng, décédé à la suite de son arrestation par la police le 17 juin 2007, et pour l'ensemble des victimes de violences policières.  "Nous sommes dans la rue pour la dixième année consécutive pour demander justice pour Lamine Dieng", a martelé sa sœur Ramata lors d'une marche dans le nord-est de la capitale, aux cris de "Justice pour Lamine, vérité pour Lamine!", "Pas de justice, pas de paix !", "Violences policières. Assez! Assez! Assez d'impunité!".

En tête de cortège figuraient les familles et proches d'autres personnes décédées lors d'interventions policières (Adama Traoré, Liu Shaoyo, Babacar Gueye, Wissam El-Yamni, Ali Ziri...). "On n'a pas la justice, on n'a pas les médias, on n'a pas les politiques. Il ne nous reste que la société civile donc on fait tout pour la mobiliser", a expliqué Ramata Dieng à la presse.

La justice a conclu à un non-lieu en 2014. Lamine Dieng, un Franco-Sénégalais de 25 ans, est décédé le 17 juin 2007 au petit matin dans un car de police après avoir été immobilisé et pressé au sol alors qu'il résistait à son arrestation dans le quartier populaire de Ménilmontant. En 2014, la justice a conclu à un non-lieu. La famille a porté l'affaire devant la cour de Cassation, dont elle attend une décision ce mercredi 21 juin.  "Si elle confirme le non-lieu, on n'aura pas d'autre option que d'aller à la Cour européenne des droits de l'Homme", mais "s'il aboutit, ce sera une condamnation de la France, pas la condamnation des policiers qui ont pris la vie de Lamine", a souligné Ramata Dieng.

Se battre pour la justice "n'est pas un caprice, c'est un devoir". "Accepter que certaines personnes soient privées de leurs droits les plus élémentaires, c'est prendre le risque que chacun soit touché par cette injustice" a-t-elle déclaré, en rappelant la citation de l'ancien pasteur allemand Martin Niemöller sur l'indifférence qu'avaient pu susciter les arrestations nazies, et qui se conclut par: "Quand ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre".
Se battre pour la justice "n'est pas un caprice, c'est un devoir", a pour sa part lancé un proche de Wissam El-Yamni, mort en janvier 2012 à Clermont-Ferrand, neuf jours après son arrestation dans des conditions controversées. "Ce n'est pas normal que quelqu'un meure dans les mains de la police. Si on ne fait rien, les choses continueront", a-t-il ajouté au micro au départ de la marche.

"Les choses n'ont pas changé". "Aujourd'hui, on commémore les dix ans de la mort de Lamine Dieng. Il y a presque un an, c'était Adama. Dix ans, un an... Les choses n'ont pas changé", a lancé au micro Assa Traoré, sœur d'Adama Traoré, décédé le 19 juillet 2016 à Persan dans le val-d'Oise. Le comité "Vérité et justice pour Lamine Dieng" et le collectif "Vies volées" réclament également l'interdiction du "pliage", de la "clé d'étranglement" et du "plaquage ventral", techniques d'immobilisation utilisées par la police qu'ils jugent "létales".