Violences policières : Castaner en appelle à l'exemplarité et à l'"éthique" des forces de l'ordre

Christophe Castaner
Le ministre de l'Intérieur a rappelé lundi les forces de l'ordre au devoir d'"exemplarité" et à leur "éthique" lors de ses vœux à la police nationale. © AFP
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avec AFP
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a présenté lundi ses vœux à la police nationale. Après plusieurs récents cas de violences policières, le ministre a rappelé aux forces de l'ordre leur devoir "d'exemplarité" et à leur "éthique". "Policier ou gendarme, représenter les forces de l'ordre, c'est être un modèle", a-t-il ajouté. 

Le ministre de l'Intérieur a rappelé lundi les forces de l'ordre au devoir d'"exemplarité" et à leur "éthique" lors de ses vœux à la police nationale et après une nouvelle vague d'accusations de violences policières. "C'est l'honneur de la police qui est en jeu, on ne fait pas de croche-pied à l'éthique, sauf à s'abaisser, à abaisser la police", a déclaré Christophe Castaner, une référence explicite à une vidéo montrant un policier faisant un croche-pied à une manifestante à Toulouse.

Des images qui s'ajoutent à de récentes violences commises par des policiers lors des manifestations contre les retraites et à la mort d'un livreur, à Paris, après un contrôle routier controversé. "L'usage juste et proportionné de la force est ce qui sépare la démocratie de l'arbitraire, ce qui distingue l'ordre et la brutalité, c'est le fondement, aussi, de notre confiance avec les Français", a encore déclaré le ministre de l'Intérieur, lors d'un déplacement à l'école nationale supérieure des officiers de police (ENSOP) de Cannes-Ecluse (Seine-et-Marne).

"Une responsabilité lourde"

Rappelant que les policiers avaient le droit de recourir à la force, il a souligné que celui-ci était "une responsabilité lourde, la plus lourde qui soit".  "C'est prendre la mesure de la situation. C'est faire preuve, toujours, de discernement. C'est dompter ses sentiments, se maîtriser, analyser et agir avec mesure et proportionnalité", a-t-il ajouté.

"Policier ou gendarme, représenter les forces de l'ordre, c'est être un modèle, c'est assumer qui l'on est et porter son RIO (Référentiel des identités et de l'organisation, c'est à dire le numéro d'identification). C'est être respectueux, même face à ceux qui ne le sont pas. C'est garder son sang-froid, même face à la provocation, même face à la haine, même face aux coups", a-t-il complété alors que les forces de l'ordre sont régulièrement vilipendées sur les réseaux sociaux pour ne pas arborer leur numéro d'identification.

Depuis le début de la crise des "gilets jaunes" en novembre 2018, des manifestants, militants, partis politiques d'opposition ou défenseurs des libertés publiques ont mis régulièrement en cause des violences commises par des policiers ou gendarmes mais l'exécutif avait campé jusqu'ici sur un soutien sans faille aux forces de l'ordre, dénonçant même l'usage du terme "violences policières".