VIDÉO - Pourra-t-on suivre le procès Booba vs. Kaaris sur Twitter ?

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Notre reporter Margaux Lannuzel sera bien présente à Créteil pour le procès des deux rappeurs mais l'autorisation de "live-tweeter" ce procès à hauts risques de dérapage dépend du président du tribunal.
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[Mise à jour 06/09 à 13h10] La présidente du tribunal a finalement décidé de ne pas autoriser les journalistes à live-tweeter ce procès. "Elle explique qu’elle craint que les tweets n’ajoutent à la tension du procès, vu les mouvements de soutien qui entourent les rappeurs", relate Margaux Lannuzel, pour Europe 1.

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Booba vs. Kaaris, c'est "l'affiche" du tribunal correctionnel de Créteil. Un mois après leur rixe à l'aéroport d'Orly, les deux rappeurs se retrouvent, cette fois devant la justice, où ils risquent jusqu'à 10 ans de prison. Un procès très attendu, à hauts risques de dérapage aussi, et qu'on pourra suivre sur Twitter grâce à la reporter d'Europe 1 Margaux Lannuzel... sauf si. "Moi, j’aimerais bien mais ça dépend du président du tribunal", précise-t-elle immédiatement. Une explication s'impose.

Twitter, un habitué des salles d'audience. "Le principe, c’est qu’on n’a pas le droit d’enregistrer ce qu’il se passe dans une salle d’audience. On n’a pas le droit de filmer ou d’enregistrer pour la radio", rappelle la journaliste. Mais pour Twitter, aucune restriction a priori, un journaliste a le droit de prendre des notes et d'envoyer des messages via son smartphone. La seule limite, c'est qu'il ne faut pas que ces messages perturbent le procès. "Le président du tribunal est chargé d’assurer la ‘police de l’audience’. Et parfois quand le contexte est un peu tendu, et on sait que ça a été le cas lors de cette rixe entre Booba et Kaaris, il peut décider de demander aux journalistes de ne pas live-tweeter pour ne pas ajouter de la tension", explique encore Margaux Lannuzel.

Les précédents Tron et Jawad. D'autres procès dans le passé ont confirmé l'influence que Twitter pouvait avoir dans les débats à l'audience. "Je l’ai vu au procès de Georges Tron l’année dernière où il y avait ce contexte très tendu, c’était un procès pour agressions sexuelles et viol en réunion. J’ai fait des tweets qui ont été très repris par les militant-e-s féministes notamment qui critiquaient l’attitude du président du tribunal. Et ça a contribué à tendre beaucoup l’atmosphère et les avocats s’en sont servis pour demander le renvoi", se souvient Marguax Lannuzel. Autre exemple : le procès de Jawad Bendaoud, le "logeur" des terroristes du 13-Novembre. "On a vu toutes ses ‘punchlines’, cette espèce de one-man-show qui se déroulait devant nous au tribunal et dont on rendait compte sur Twitter forcément. Et les ‘punchlines’ isolées, ces petites blagues, elles faisaient des tweets avec parfois des milliers de re-tweets. Donc on a contribué à rendre ce personnage un petit peu ridicule. Et forcément, on est devenu un acteur du procès un peu malgré nous", analyse encore la journaliste.

Live-tweeter un procès relève donc d'une grande responsabilité. "Il faut faire attention de ne pas tronquer les propos par exemple, de ne pas isoler une phrase qui n’a pas de sens toute seule", détaille Margaux Lannuzel. Mais de la même façon que faire le compte-rendu d'un procès pour l'édition du soir sur Europe 1 ou le journal du matin relève aussi d'une grande responsabilité. "En fait, il faut continuer de faire notre métier, mais de le faire en temps réel. C’est juste une temporalité différente", conclut-elle

Tournage et montage : Agathe Deschamps