Gilles Simeoni est le président du conseil exécutif de l’île depuis 2015. 1:31
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Frédéric Michel (en Corse)
Après la mort en prison de l’assassin du préfet Claude Érignac, Yvan Colonna tué il y a près d’un an, dans des circonstances troubles par un détenu radicalisé, le président de la République avait chargé Gérald Darmanin d’ouvrir un cycle de négociations avec les élus corses. Mais depuis l'automne, le processus est au point mort.

Va-t-on vers un apaisement des relations entre la Corse et l'État ? Le dossier est sensible. Mardi, la cour d’appel de Paris a accordé la demande d’aménagement de peine d’un des membres du commando Érignac. Après avoir passé 24 ans en prison, Pierre Alessandri va bénéficier - à partir du 13 février - d’une semi-liberté. Il travaillera dans une société d’espaces verts la journée avant de retourner dormir en prison. Dans un an, il sera remis en liberté, sous conditions. Un pas vers une normalisation des relations, ont admis les nationalistes majoritaires sur l’île.

L'idée d'une Corse autonome

Avocat de métier Gilles Simeoni a défendu Yvan Colonna. La libération ou du moins le rapprochement des prisonniers était réclamé par une majorité d'élus corses. Des prisonniers considérés par beaucoup d'insulaires comme des détenus politiques. Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de l’île depuis 2015, défend l’idée d’une autonomie de plein de droit et d’exercice. "Le temps presse. Nous sommes déjà dans la relance de ce processus et la réaffirmation qu'il ne peut pas y avoir de solution durable pour la Corse dans des logiques de conflits ou de violence. Le meilleur moyen est de construire une solution politique globale avec, au plan institutionnel, un statut d'autonomie", indique-t-il.

"Le moment est venu d'ouvrir une nouvelle page"

Solder la question des prisonniers, faire toute la lumière sur la mort d’Yvan Colonna, sans oublier le passé. "Sans rien méconnaître de la douleur, notamment de la famille de Claude Érignac et en mémoire de cet homme et ce qu'il incarnait, le moment est sans doute venu d'ouvrir une nouvelle page des relations entre la Corse et l'État, dans un esprit de loyauté et de respect réciproque."

À la demande du président de la République, lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sera à Ajaccio, aux côtés de Gilles Simeoni pour commémorer les 25 ans de l’assassinat du préfet Claude Erignac. Le deuxième membre du commando Érignac, encore incarcéré pour le meurtre du préfet il y a 25 ans, Alain Ferrandi sera lui fixé sur son sort le 23 février.