Covid-19 : un renforcement des mesures en Moselle ? "Le remède ne doit pas être pire que le mal"

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© JEFF PACHOUD / AFP
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Pauline Rouquette , modifié à
Invité d'Europe 1, dimanche, le chef du service des urgences au CHR de Metz, François Braun, a réagi aux mesures prises face à l'apparition de variants du Covid-19 en Moselle, département dont la situation est "inquiétante". Celui-ci a affirmé la nécessité de sortir du "diktat qui voudrait que la situation sanitaire commande tout".
INTERVIEW

Pas de reconfinement, ni de fermetures d'école en Moselle, où la situation sanitaire liée au Covid-19 est "inquiétante". Invité d'Europe 1, dimanche, François Braun, chef du service des urgences au CHR de Metz, ne voit là rien qui soit irresponsable. "Toutes les mesures sont bonnes à prendre, mais il faut sortir de ce diktat qui voudrait que le sanitaire commande tout", affirme-t-il. "Il y a des impératifs sanitaires, mais il y a aussi des impératifs autres. Il y a déjà un cumul de mesures, il y a des fermetures de classes... Tout l'équilibre subtil, c'est que le remède ne doit pas être pire que le mal", poursuit-il, évoquant la nécessite de recourir, dans toutes les décisions, à un rapport bénéfices-risques. Pour ce médecin, la priorité est avant tout de "renforcer à tout prix le dépister, traiter, isoler".

"Il faut raison garder et partir des faits"

Pour François Braun, également président du syndicat Samu Urgences de France, l'isolement très strict imposé par le confinement "a des conséquences terribles". Aussi, selon lui, "il faut faire l'équilibre entre ce qu'on doit faire au niveau sanitaire, et le reste", poursuit-il, évoquant une évolution par rapport à l'année dernière. "Il y a un an, la situation de saturation dans les hôpitaux était telle qu'on comprenait que les décisions étaient prépondérantes".

Aujourd'hui, "il faut raison garder et partir des faits", insiste François Braun. Si celui-ci constate une augmentation constante du nombre d'appels au Samu centre 15 pour Covid-19, "ce taux est très bas par rapport à l'année dernière", dit-il, assurant tout de même qu'il faudra être attentif à l'évolution de la situation en début de semaine prochaine. Dans les hôpitaux, pas de saturation non plus. "Les services sont bien pleins, mais pas uniquement de patients Covid", dit-il. Quant aux services de réanimation, ils sont pleins, mais "il n'y a que 50% de patients Covid".

Pas de déprogrammation pour l'instant, donc, même si le plan est prêt en cas de flambée, assure le chef des urgences. Quoi qu'il en soit, François Braun estime que le rôle des médecins est avant tout "d'alerter et de prendre en charge les patients, pas de faire de la santé publique".