Autoroute, routiers, route vide coronavirus 1:27
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Charles Guyard, édité par Mathilde Durand
Institution pour les routiers passant par l'Ouest de la France, le relais de Beg Ar C'hra, dans les côtes d'Armor a rouvert ses cuisines. Des plats chauds à emporter, un accès aux douches : un havre de paix pour les chauffeurs de poids-lourds, pénalisés par la fermeture des stations d'autoroute. 
REPORTAGE

Confinés dans leurs cabines parfois sans points de chute sur les autoroutes de France à cause du coronavirus, les routiers de France qui sillonnent les routes de l'Ouest ont retrouvé un havre de paix. Depuis lundi, ils peuvent de nouveau s’arrêter dans le relais de Beg Ar C'hra, à Plounévez Moëdecle, le long de la Nationale 12 pour y trouver repas et sanitaires. Le site était fermé depuis plus d’un mois. Une première en 150 ans d’existence pour cette institution en Bretagne, bien connue des professionnels de l’asphalte.

"On était pris pour des chiens" 

"C'est le paradis. On peut au moins manger, se laver. Heureusement qu'ils sont là", confie Eric. Son 38 tonnes garé sur le vaste parking, le chauffeur routier a rejoint une vingtaine d’autres collègues devant l’établissement, tous soulagés d’avoir pu trouver cette adresse ouverte sur le trajet. 

"Franchement c’était vraiment la galère, on était pris pour des chiens", souffle-t-il. "On s’arrêtait sur le bord de la route pour faire nos besoins, les stations étaient fermées…On se lavait avec une bouteille d’eau."

"On a besoin de travailler" 

 Crise sanitaire oblige, la grande salle du restaurant est fermée. Des plateaux repas chauds sont distribués à l’entrée, puis c’est dîner en solo, dans la cabine. Tarif unique à 10€, accès aux douches compris. Pour Gaud Le Manchec, la co-gérante, rouvrir était une évidence pour ses clients, une nécessité pour son établissement…

"On s’est qu’on ne pouvait pas les laisser tomber et puis nous aussi on a besoin de travailler", raconte-t-elle. "On ne sait pas comment ça va se passer. Il faut qu’on puisse faire tenir notre entreprise sinon on va tous droit dans le mur : on a quand même des charges à payer, les assurances nous ont pas suivies." 

Gaud et Erwan Le Manchec espèrent maintenant pouvoir resservir au plus vite les routiers dans leur grande salle de restaurant, quitte à en réduire la capacité en éloignant les tables les unes des autres.