Trois militants du Bastion social condamnés pour violences à Clermont-Ferrand

Trois militants du groupuscule d'extrême-droite le Bastion social ont été condamnés vendredi à Clermont-Ferrand.
Trois militants du groupuscule d'extrême-droite le Bastion social ont été condamnés vendredi à Clermont-Ferrand. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Dans la nuit du 8 au 9 septembre, trois militants du groupuscule d'extrême-droite avaient passé à tabac des supporters de rugby qui étaient passés devant leur local. 

Trois militants du groupuscule d'extrême-droite le Bastion social ont été condamnés vendredi à Clermont-Ferrand à des peines allant jusqu'à trois ans de prison dont deux avec sursis après un passage à tabac de quatre supporters de rugby en septembre.

Celui qui "a porté le plus de coups" reste en prison: il a écopé de trois ans de prison dont deux avec sursis. Le second, qui était également en détention provisoire, va sortir après avoir été condamné à un an dont six mois avec sursis. Enfin le dernier s'est vu infliger six mois avec sursis, rapporte son avocat Me Jean-Hubert Portejoie. "C'est une décision mesurée, d'apaisement", a estimé l'avocat alors que plusieurs dizaines de manifestants anti-extrême droite ont manifesté devant le palais de justice, sous haute protection.

"C'est le local des fachos". Dans la nuit du 8 au 9 septembre, quatre quadragénaires arrivent dans le centre-ville après avoir assisté à un match de rugby. L'un d'eux, éméché, lance alors "c"est le local des fachos", en arrivant à la hauteur du local du Bastion social qui s'est implanté dans la ville en juillet mais vient justement d'annoncer sa fermeture. Une petite phrase qui a provoqué un déchaînement de violences de la part de quatre militants présents au local. Au final trois d'entre eux seront poursuivis et deux placés en détention provisoire. Trois des supporters ont été légèrement blessées mais un troisième a été plus sérieusement atteint avec une double fracture du tibia péroné qui a entraîné 60 jours d'ITT.

Deux militants condamnés pour des violences à Aix-en-Provence. Né à Lyon au printemps 2017, le Bastion social, fondé par des membres du Groupe Union Défense (GUD), syndicat étudiant d'extrême droite, a essaimé depuis à Aix-en-Provence, Chambéry, Marseille, Strasbourg ou Clermont-Ferrand. Mais en début de semaine, ses membres ont jeté l'éponge dans la capitale auvergnate annonçant la fermeture de leur "bar associatif" en raison de "pressions policières, administratives et juridiques". Le groupuscule adhère aux thèses du "grand remplacement", qui prophétise la disparition des "peuples européens", tout en affirmant lutter contre le "capitalisme ultra-libéral". Il veut aussi offrir son aide aux plus démunis, mais français seulement. Début octobre, deux de ses militants ont été condamnés en appel à quatre et six mois de prison pour des violences sur un gendarme en civil et un ami guadeloupéen.