Trois mères au sommet de grues pour alerter sur le handicap à Lille et Strasbourg

À Strasbourg, une mère d'enfant handicapé est montée vers 4 heures en haut d'une grue de chantier pour alerter sur sa situation
À Strasbourg, une mère d'enfant handicapé est montée vers 4 heures en haut d'une grue de chantier pour alerter sur sa situation © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP
Trois mères d'enfants handicapés ont grimpé en haut d'une grue, à Lille et à Strasbourg, pour alerter la secrétaire d'État chargée du handicap. Elles dénoncent notamment "le manque d'auxiliaires de vie scolaire" (AVS) et "la grande précarité des aidants familiaux".

Trois mères d'enfants handicapés étaient mercredi en haut d'une grue, deux à Lille et une à Strasbourg, pour réclamer au gouvernement davantage de moyens pour les personnes en situation de handicap, ont indiqué des sources concordantes.

"Une école pour mon enfant". À Lille, "deux dames sont actuellement à soixante mètres de haut, sur une grue. Elles ont déplié une banderole 'Une école pour mon enfant'", a indiqué une source policière, précisant que les autorités tentaient de les convaincre de descendre. Ces deux personnes veulent ainsi interpeller Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée du handicap, "sur la situation de plusieurs familles" d'enfants handicapés.

Une action pour alerter sur la précarité des familles avec un enfant handicapé. Elles dénoncent notamment "le manque d'auxiliaires de vie scolaire" (AVS) et "la grande précarité des aidants familiaux", avec "des parents obligés de renoncer à leurs emplois pour s'occuper de leur enfant", a expliqué Meryem Duval, vice-présidente du collectif citoyen handicap, présente au sommet de cette grue.

Les deux femmes sont montées sur cette grue à 3 heures dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-elle affirmé. "On ne descendra pas tant que le secrétaire d'État ne réagit pas et qu'elle ne donne pas de réponses claires", a ajouté Meryem Duval, mère de jumeaux autistes. Elle s'était déjà hissée en haut d'une grue pour les mêmes raisons en février 2017.

"Laissez-nous être des citoyens". À Strasbourg, Estelle Hoffer est montée vers 4 heures en haut d'une grue de chantier au niveau du campus universitaire de la ville. Elle y a accroché une banderole "Laissez-nous être des citoyens" et "AVS École Accessibilité Loisir Emploi", affichant des prénoms d'enfants en manque d'auxiliaire de vie scolaire comme Max, Manon, Robin ou Clara.

"Nous voulons un papier officiel du rectorat du Bas-Rhin garantissant que tous les enfants en ayant besoin, aient une AVS", a expliqué, au pied de la grue surveillée par des policiers et des pompiers, Marie Lettler, également militante du collectif citoyen handicap et mère d'un enfant autiste de 10 ans. Installée juste en dessous de la cabine de la grue, Estelle Hoffer, qui avait aussi fait une action similaire en juin 2017, a prévu d'y rester toute la journée.

Un précédent au Mans. Une semaine plus tôt, deux mères de famille se sont introduites sur un chantier du Mans et ont déployé une banderole pour interpeller Emmanuel Macron sur la situation de leurs enfants, tous deux handicapés.