A Strasbourg, possible requalification du meurtre commis par une femme handicapée

Suite à la mort d'un nouveau né, peu après l'accouchement d'une femme, la Cour d'assises du Bas-Rhin doit se prononcer ce jeudi sur l'éventuelle requalification de l'accusation de meurtre visant une femme handicapée en "délaissement de mineur".
La Cour d'assises du Bas-Rhin doit se prononcer jeudi sur l'éventuelle requalification de l'accusation de meurtre visant une femme handicapée en "délaissement de mineur" après la mort, peu après l'accouchement, de son nouveau-né.
C'est sur la base de cette dernière qualification que l'avocat général a pris ses réquisitions, réclamant une peine de cinq ans d'emprisonnement, dont deux assortis de sursis, à l'encontre de Géraldine Stecher, 44 ans.
Cette femme sous curatelle renforcée, mère d'un premier enfant placé à la naissance, avait accouché d'un bébé dans les toilettes de son appartement à Erstein (Bas-Rhin) en 2022.
Non-assistance à personne en péril
Ce jour-là, c'est la médecin traitante de l'accusée qui avait constaté à son arrivée que le bébé était mort, la tête dans la cuvette des toilettes. La défense a évoqué un déni de grossesse qui a perduré jusqu'à l'accouchement.
"On n'est pas en présence d'une personne complètement démunie", a estimé l'avocat général, évoquant au contraire une accusée "qui sait ce qu'elle fait", et qui était "déterminée à ne pas laisser vivre" l'enfant. Aux côtés de l'accusée, Michel M., âgé de 64 ans, son "bon ami", comparaît également depuis lundi pour non-assistance à personne en péril. Présent le jour de l'accouchement, c'est lui qui avait contacté la médecin.
L'avocat général a requis à son encontre une peine de quatre ans de prison avec sursis. Mais pour la défense, rien ne permet de dire que les deux accusés n'ont pas cherché à agir lorsqu'ils ont compris la situation. Le verdict est attendu jeudi en fin d'après-midi.