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Près de 60% des Français qui partiront en vacances cet été ne franchiront pas les frontières de l’Hexagone. Pour des raisons financières bien sûr, mais pas seulement.
LE TOUR DE LA QUESTION

L’année 2019 devrait être un bon cru pour le tourisme en France. D’abord parce que l’Hexagone reste une destination préférée des voyageurs du monde entier. Ensuite parce que les Français eux-mêmes choisissent bien souvent de rester en France. Selon un récent sondage, 46% des Français envisagent de partir en juillet-août, soit 31 millions de personnes. Et parmi ceux-là, six sur dix ne franchiront pas les frontières. "Effectivement, dans les arbitrages, beaucoup privilégient la France cette année", confirme Didier Arino, directeur général de Pro-Tourisme, invité jeudi du Tour de la question sur Europe 1. "Et plus intéressant encore, c’est aussi le cas pour les arbitrages de dernière minute".

"On est sortis de la logique uniquement mer et soleil"

Plusieurs facteurs expliquent ce recentrage vers la France. Le premier est environnemental. "Il y a vraiment une envie de préserver la planète. De moins en moins de Français ont envie de prendre l’avion. En tout cas, ils se posent la question", abonde Didier Arino. "Cette dimension environnementale devra être prise en compte par les acteurs, de plus en plus fortement", prévient d’ailleurs le directeur de ce cabinet spécialiste des études et du conseil dans les secteurs du tourisme, des loisirs et de l'hôtellerie.

Cette envie de préserver la nature va de pair avec une autre appétence, celle de la proximité. "On est sortis de la logique uniquement mer et soleil", assure Didier Arino, même si près de 60% des Français choisissent encore une destination balnéaire. "Le tourisme est devenu plus affinitaire, c’est un tourisme de niches, d’activités. On le voit par exemple avec le boom du naturisme", poursuit le professionnel du tourisme.

"La richesse de la France est unique au monde"

Les professionnels du secteur l’ont bien compris, le guide du Routard en tête, qui a décidé de développer des guides plus compactes mais également plus localisés. "Tout a débuté avec la décision de notre président François Hollande de créer les super régions", raconte Philippe Gloaguen, fondateur des célèbre guides. "Par exemple, le Grand Est qui agglomère la Marne, les Ardennes, la Lorraine, l’Alsace, des régions qui n’ont rien à voir entre elles. On s’est dit qu’on allait faire exactement le contraire, et s’intéresser à l’extrême richesse de la France. Il faut aller creuser dans les terroirs, les petites spécificités. En creusant, on s’est rendu compte de la richesse de la France qui est unique au monde."

Du coup, les destinations s’adaptent. "Les stations, par exemple, ont su e renouveler, amener du contenu", illustre Didier Arino. "On voit aussi les succès des campings haut de gamme, où on peut prendre un vélo, déambuler, se balader, profiter du spa, du bien-être, de la remise en forme". Et puis il y a la tendance lourde, le vélo. "Beaucoup de destinations ont fait un gros effort encourager la balade à vélo, au travers par exemple du Canal du midi. Il y a des initiatives extraordinaires", assure Philippe Gloaguen.