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Aurélien Fleurot, édité par Laura Laplaud , modifié à
Tout un pays se retrouve au bord de la pénurie de carburants en raison de deux mouvements sociaux. L'un chez Esso ExxonMobil, l'autre chez TotalEnergies qui a tendu la main à la CGT. Les négociations entre ces derniers débuteront très certainement dès cette semaine mais la CGT pose une base qui semble trop exigeante par rapport aux avancées que la direction paraît encline à faire.

La sortie de crise n'est pas pour aujourd'hui mais les prochains jours devraient permettre à la direction de TotalEnergies et à ses syndicats grévistes, qui exigent des augmentations de salaire pour faire face à l'inflation, de trouver une solution qui permettra de progressivement retrouver une situation plus apaisée dans les stations-serviceTotalEnergies a répondu à la main tendue par la CGT en acceptant d'avancer les négociations annuelles obligatoires. Mais pour autant, les positions des deux parties paraissent encore éloignées.

La grève reconduite jusqu'à mardi

La CGT annonce que la grève menée au sein de TotalEnergies est reconduite jusqu'à mardi et que le mouvement sera étendu à d'autres stations-service.

Les grévistes réclament 10% d'augmentation...

Après avoir consulté les grévistes, la CGT a proposé ce week-end d'abandonner plusieurs revendications pour se concentrer uniquement sur les salaires. Et si la direction est prête à négocier dès maintenant, ce sera une fois les blocages levés sur des bases qui correspondent globalement aux demandes du syndicat. Pour les grévistes, il faut "10% d’augmentation sur les salaires" avec effet rétroactif sur l’année 2022. Pour la direction, les augmentations de salaires d'une année en cours sont toujours effectuées avec le chiffre consolidé de l'inflation de l'année précédente.

À noter que TotalEnergies avait accordé 3,5% d'augmentations générales en janvier dernier et les salariés avaient aussi touché un montant moyen de 9.000 euros d'intéressement et de participation, lié aux bons résultats du groupe.

... dès maintenant

Selon les informations d'Europe 1, la direction avait assuré aux partenaires sociaux que l'augmentation de l'inflation et les encore meilleurs résultats de 2022 seraient pris en compte dans les augmentations de 2023. Sauf que pour la CGT, il faut un geste dès maintenant, avant la fin de l'année. Si les deux parties parviennent à un accord, il faudra remettre en route les raffineries à Dunkerque où seule l'expédition des carburants est bloquée. En revanche, sur le site normand de TotalEnergies, complètement à l'arrêt, il faudra une semaine avant un retour à la normale.

 

Quel est le salaire d'un raffineur ?

Selon les données communiquées ce week-end par la direction de l'entreprise, un opérateur de raffineries touche en moyenne 4.300 euros brut par mois, sans compter l'intéressement et la participation. Il s'agit d'ouvriers, d'agents de maîtrise, environ 3.000 personnes en France chez TotalEnergies où la grille salariale est plus élevée que chez les concurrents puisque dans les raffineries, le salaire débute à 1.700 euros net par mois, pour aller jusqu'à 3.500 en fin de carrière.