Pont Neuf 2:46
  • Copié
avec AFP , modifié à
Plusieurs centaines de personnes ont rendu hommage ce mercredi aux deux jeunes tués par un policier sur le Pont-Neuf à Paris qui auraient tenté de se soustraire à un contrôle. Le gardien de la paix qui a ouvert le feu a été mis en examen, notamment pour "homicide volontaire" concernant le conducteur, et placé sous contrôle judiciaire.

Plusieurs centaines de personnes ont participé mercredi à Paris à une "marche blanche" en mémoire des deux hommes tués par un policier alors qu'ils auraient forcé un contrôle la semaine dernière sur le Pont-Neuf, a constaté un journaliste de l'AFP. Le cortège, emmené par des membres de la famille des deux victimes, s'est élancé dans le silence de la place Henri Matisse, dans le XXe arrondissement de la capitale. Beaucoup de manifestants portaient des T-shirts blancs portant l'inscription "Boubacar et Fadigui, on n'oubliera pas". La manifestation a ensuite pris le boulevard Ménilmontant pour se rendre rue de l'Orillon, où les deux hommes, âgés de 25 et 31 ans, sont nés et ont grandi. 

"Le mot d'ordre, c'est l'apaisement, le recueillement", a déclaré lors d'une courte prise de parole Issa Coulibaly, un proche.

Une mise en examen pour homicide volontaire 

Dans la nuit du 24 au 25 avril, un policier de la Compagnie de sécurisation de la Cité (CSC), armé d'un fusil d'assaut, a ouvert le feu sur le conducteur d'une voiture et son passager qui auraient tenté de se soustraire à un contrôle sur le Pont-Neuf à Paris. Les deux hommes, qui étaient demi-frères selon une source proche du dossier, sont décédés sur place. Un troisième passager du véhicule a été blessé. Le gardien de la paix, âgé de 24 ans, a été mis en examen, notamment pour "homicide volontaire" concernant le conducteur, et placé sous contrôle judiciaire.

Cette qualification a provoqué de vives réactions au sein de la police. À l'appel de plusieurs syndicats, dont Alliance, plus d'un millier de fonctionnaires en colère ont manifesté lundi à Paris et dans plusieurs villes en régions pour réclamer notamment une "présomption de légitime défense" pour les policiers.

"Contrairement à ce qui a été dit ces derniers jours, la mise en examen pour homicide volontaire est parfaitement logique et justifiée", a affirmé mercredi Me Berenice Hahn de Bykhovetz, dont le cabinet conseille la famille des deux victimes. "La seule chose à laquelle la famille aspire est la manifestation de la vérité", a-t-elle ajouté. Le député LFI Eric Coquerel, la conseillère municipale du XXe arrondissement Danielle Simonnet (LFI) et la militante contre les violences policières Assa Traoré ont participé à la marche.