police 1:42
  • Copié
William Molinié, édité par Manon Fossat
Neuf policiers ont mis fin à leurs jours depuis le début de l'année 2022. En France, un seul centre a été créé pour prendre en charge les forces de l'ordre qui rencontrent des problèmes d'addiction, de burn-out, ou souffrent de dépression. Europe 1 s'est rendue dans cet établissement au Liège, près de Tours.

La police nationale fait face à une vague de suicides. Depuis le début de l'année, neuf policiers ont mis fin à leurs jours. En France, un seul centre existe pour prendre en charge les fonctionnaires en burn-out, dépressifs, ou avec des problèmes d'addiction. Il se trouve au château du Courbat, au Liège, et a été créé par des policiers pour des policiers. Environ 50 patients y sont actuellement suivis. Europe 1 s'est rendue sur place pour comprendre comment les forces de l'ordre sont prises en charge.

Des pancartes jalonnent la petite route forestière qui mène aux 82 hectares de ce château pas comme les autres. "Ne lâche rien", ou encore "on est ensemble", peut-on lire dans la contre-allée. Delphine Galliot, elle-même policière, accompagne ses collègues. "Le mot qui revient souvent c'est 'souffrance'. Et elle est différente en fonction du parcours de vie, de l'histoire professionnelle et personnelle ou des incidents de la vie assez importants", explique-t-elle.

"Oublier l'uniforme de policier"

Au sous-sol, la salle de sport est un outil thérapeutique. Tout comme la nature et les étangs dans le parc. Pour le docteur Nha Do Cao, il faut avant tout s’intéresser aux failles de l’homme. "Ce patient est un être humain alors il faut oublier l'uniforme de policier et se concentrer sur la personne pour essayer de comprendre", affirme le spécialiste.

Dans les services de police, demander de l’aide est souvent perçu comme une fragilité. Il faut changer cette perception comme l'explique Stéphane Liévain, secrétaire général de l’association nationale d’action sociale qui gère le centre. "Aujourd'hui on en appelle à la création d'une véritable culture du débriefing pour qu'à chaque fois qu'un policier en service rencontre une situation traumatique, il puisse justement en parler."

Selon nos informations, des discussions sont en cours au sein du ministère de l’Intérieur pour appliquer une méthode de prise en charge immédiate. Une sorte de gilet pare-balle émotionnel.