1:21
  • Copié
Romain Rouillard (propos recueillis par Louise Sallé) / Crédit photo : VALENTINO BELLONI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Près d'un adolescent sur deux souffre d'anxiété, selon un baromètre Ipsos qui mesure la santé mentale des 11-15 ans. Un chiffre alarmant, bien qu'inférieur à celui de l'année dernière, et dont les origines sont multifactorielles.

Le moral des adolescents s'améliore, mais n'est pas encore au beau fixe. Selon un baromètre Ipsos, ils sont encore 50% à souffrir d'anxiété dans cette tranche d'âge. Un chiffre plus faible que celui dévoilé l'année dernière, mais qui demeure préoccupant et qui puise ses origines dans de nombreux facteurs. 

Hélène Roques, auteure de Sauvons nos enfants, aux éditions Robert Laffont, mais aussi fondatrice de l'entreprise "Notre avenir à tous", est à l'origine de cette étude. Elle évoque une génération "façonnée par deux chocs fondateurs" et cite en premier lieu "le téléphone portable dans le berceau". Une présence très précoce des écrans à laquelle s'ajoutent "des parents, à côté du berceau, qui ont, eux-mêmes, ce téléphone portable".

L'impact négatif du confinement

 

Hélène Roques pointe donc cette "indisponibilité" qui "a changé le rapport à l'autre de chacun d'entre nous". Et de citer "le confinement" - en précisant "le confinement à la puberté" - comme étant le deuxième choc fondateur. La combinaison des deux "crée un isolement sans précédent", dit-elle. "Il peut y avoir une difficulté de discussion avec les parents. Les enfants reçoivent sur leur téléphone portable, seuls dans leur coin, des informations, des nouvelles du monde qui tournent autour de la guerre, des violences, évidemment de l'état de la planète, qui sont des informations qu'ils ne comprennent pas". 

 

Des nouvelles souvent peu réjouissantes et qui, comme le souligne l'étude, "sont difficiles à digérer, créent de la colère et nourrissent leur anxiété", conclut Hélène Roques.