La Côte d'Opale est un repère de pêcheurs à pied de moules. 2:14
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Julien Amat, édité par Jonathan Grelier
Sur la Côte d'Opale, dans le Pas-de-Calais, des pêcheurs à pied professionnels ramassent les moules sauvages sur les rochers. Europe 1 a rencontré une de ces professionnels, Myriam Pont, figure locale du métier. Celle-ci anime des ateliers à destination des plus jeunes pour les sensibiliser sur la préservation des ressources naturelles.
REPORTAGE

Ramasser des moules sauvages sur les rochers pour ensuite les commercialiser. C'est le métier de Myriam Pont, pêcheuse à pied sur la Côte d'Opale, dans le département du Pas-de-Calais. Et son activité professionnelle plutôt méconnue, Myriam Pont veut à tout prix en parler. Pour ce faire, elle anime des ateliers sur le littoral de la mer du Nord. Europe 1 s'est rendue sur place pour assister à l'un d'entre eux. Pour la professionnelle, c'est aussi un moyen d'instruire les plus jeunes sur le sujet de la préservation des ressources naturelles. Des jeunes très vite mis dans le bain.

"Une très belle reproduction cette année"

"Tenez jeune homme, une cuillère pour ramasser les moules", indique Myriam Pont. La pêcheuse a l'œil aguerri à la traque des moules. "On voit leur reproduction car, ici, il y a cette petite", montre-t-elle à son jeune public. "La moule vient durcir, fermenter, et à l'intérieur vous allez avoir une petite tête d'épingle noire. Elle va s'affiner pour faire un peu comme une amende et elle va filtrer l'eau tout doucement." "On a une très belle reproduction cette année", se félicite-t-elle.

Comme tout métier, la pêche à pied des moules répond à certaines règles. "Il y a une taille réglementaire (de moule à respecter) pour protéger la nature", souligne-t-elle. "C'est quatre centimètres." La pêche se poursuit, nourrie par les anecdotes de Myriam Pont. "Lorsqu'on était enfant, on allait à la pêche aux moules. Si on était sage, on avait un petit cornet de frites avec un petit morceau de camembert !"

"Une moule de roche est beaucoup plus solide qu'une moule de culture"

"On met la cuillère sous la moule. On met le pouce sur la moule et on soulève avec la cuillère", essaie d'applique un jeune apprenti qui peine parfois à décrocher le mollusque. "Des fois c'est compliqué, des fois c'est dur", concède-t-il. Pour Myriam Pont, c'est bien la preuve qu'on a affaire à "une moule de pays". "Elle a une force. Vous voyez, là, j'ai tiré la moule mais elle est accrochée et ne vient pas. Une moule de roche, c'est beaucoup plus solide qu'une moule de culture."

La récolte des moules doit respecter certains quotas. Pour un amateur, le maximum autorisé est de cinq kilos par jour. Pour un professionnel, il ne faut pas dépasser plus de 160 kilos par jour.