Stéphane Bern : "Je garde ma liberté de parole. Ma seule religion, c'est le patrimoine"

Stéphane Bern se félicite d'une opération qui "permettre de peser davantage sur l'exécutif".
Stéphane Bern se félicite d'une opération qui "permettre de peser davantage sur l'exécutif". © LUDOVIC MARIN / AFP
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Malgré le succès du Super Loto et du jeu à gratter "Mission patrimoine", l'animateur de télévision affirme pourtant qu'il a "toujours des craintes" sur l'attitude de l'exécutif à propos du patrimoine.
INTERVIEW

Plus de 2,5 millions de tickets à 15 euros vendus en dix jours : le bilan de l'opération "Mission patrimoine", du nom du jeu à gratter dont les bénéfices vont alimenter les caisses de la Fondation du patrimoine, est plus que positif. Ajoutez à cela un Super Loto organisé vendredi avec un une cagnotte à 13 millions d'euros, et Stéphane Bern à toutes les raisons d'être satisfait avant les Journées européennes du Patrimoine, ce week-end.

Bern se félicite de "l'engouement du public". Celui qui a été chargé par Emmanuel Macron de la mission "patrimoine en péril" l'a assuré au micro Europe 1 de Matthieu Belliard, vendredi : "Je vais mieux que je n'allais ces derniers temps. L'estimation haute est d'au moins 20 millions d'euros et on sera dans cette fourchette, car il y a vraiment un engouement du public pour le patrimoine."

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Peser sur l'exécutif. Même si la somme peut paraître faible au regard des enjeux soulevés par l'animateur de télévision ("20 millions d'euros, c'est une goutte d'eau dans l'océan", tempère-t-il), "cela crée un élan populaire, une mobilisation", veut croire Stéphane Bern. "Ça va nous permettre de peser davantage sur l'exécutif et de leur dire : 'Vous ne pouvez plus détruire le patrimoine et vous allez devoir mettre des moyens'."

"Ma seule religion, c'est le patrimoine". Après avoir menacé début septembre de partir si sa mission n'était pas mieux considérée par l'exécutif, Stéphane Bern se montre en effet prudent sur l'attitude d'un exécutif qu'il ne se prive pas de critiquer : "J'ai toujours des craintes. Ce n'est pas parce que vous me verrez demain [samedi, NDLR] aux côtés du chef de l'État pour l'accueillir à la villa de Pauline Viardot de Bougival, l'un des 18 monuments emblématiques de ma mission, que je suis béat. Je garde ma liberté de parole. Ma seule religion, c'est le patrimoine."

La loi Elan toujours au cœur de ses critiques

Stéphane Bern avait dénoncé début septembre la loi Elan qui permettrait selon lui "de détruire des quartiers entiers, protégés, sous prétexte qu'ils sont vétustes et dégradés". Quelques jours plus tard, il reste entièrement mobilisé contre ce texte de loi sur le logement, porté par le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard.

"J'ai eu le toupet de faire publiquement [des critiques]" sur la loi Elan devant Emmanuel Macron, "il m'a répondu qu'il faisait confiance aux maires. Moi, je ne fais pas confiance à tous les maires. La loi Elan ne donne pas assez de garanties en cas de litiges", a-t-il répété sur Europe 1. "On laisse la possibilité à des maires de détruire un monument et un périmètre s'il est dégradé et abîmé. Et ça, ce n'est pas possible."