63 présidents d'université réclament des moyens pour éviter "l'échec" de la réforme

Sur 70 universités, quatre étaient totalement bloquées mercredi soir et onze autres perturbées. (Photo d'illustration)
Sur 70 universités, quatre étaient totalement bloquées mercredi soir et onze autres perturbées. (Photo d'illustration) © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Favorables à la réforme, les présidents d'université demandent des moyens humains et financiers.

La quasi-totalité des présidents d'université en France prennent la défense de la réforme controversée de l'accès à la fac mais réclament des moyens pour ne pas "la condamner à l'échec", dans une tribune publiée jeudi sur le site du Monde (mais inaccessible jeudi à la mi-journée).

"En rien une sélection". Cette réforme, à l'origine du blocage de plusieurs sites, "n'est en rien une sélection" mais elle "impose de déployer des moyens humains (…) et financiers", écrivent les 63 signataires. 

La loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), portée par la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, permet d'"organiser un accompagnement vers la réussite pour l'ensemble des lycéens qui auront fait le choix de l'université", poursuivent-ils. Selon le collectif, remettre en cause la réforme "serait à la fois nier la réalité vécue et continuer de sacrifier une partie de la jeunesse". En revanche, la mettre en oeuvre "sans moyens nouveaux (...) serait la condamner à l'échec".

Quatre université toujours totalement bloquées. La loi, accusée par ses détracteurs d'instaurer un système de sélection déguisée, est à l'origine depuis plusieurs semaines d'un mouvement de contestation dans plusieurs facultés, qui s'est notamment étendu mercredi à Sciences Po Paris.

Au total, quatre universités sont toujours totalement bloquées et une dizaine de sites (sur 400) perturbés par des étudiants, selon le dernier bilan donné jeudi par la ministre sur Radio Classique. "J'entends que tout n'est pas parfait, je l'ai toujours dit. Il y a des choses qui peuvent s'améliorer", a reconnu la ministre, qui s'est dit "toujours ouverte à la discussion".

À Rennes, Sciences Po fermé

Sciences Po Rennes, dont un amphithéâtre est occupé depuis mardi soir par des étudiants mécontents de la réforme de l'accès à l'université, a été fermé jeudi, a fait savoir sa direction. "Nous avons toujours un amphithéâtre occupé, l'établissement est bloqué, les personnels ne pouvaient pas accéder à leur bureau, nous avons donc décidé de fermer pour la journée", a déclaré Marion Turbiez-Miquel, en charge de la communication à l'Institut d'Études Politiques (IEP). L'établissement pourrait également rester fermé vendredi.

Les étudiants de Nanterre votent la poursuite du blocage

Réunis jeudi en assemblée générale, des étudiants de Nanterre ont reconduit jusqu'au 2 mai le blocage de leur université. Plus d'un millier d'étudiants ont voté pour la poursuite de la grève et 342 ont voté contre, selon le décompte des organisateurs de l'AG. L'établissement est paralysé depuis lundi en pleine semaine de partiels.