la SNCF tente de recourir à des formateurs pour faire circuler les trains. 1:25
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La direction cherche à remplacer les grévistes. Mais l'ampleur de la mobilisation et la "grève du zèle" des cadres pourraient bien mettre à mal ce plan.

La mobilisation s'annonce particulièrement suivie à la SNCF. La société ferroviaire prévoit 40% de TGV, 50% de TER et seulement 25% des Intercités pour la première journée de grève, jeudi. Devant l'ampleur de la mobilisation, la direction de la SNCF cherche à pallier les effets. "Pour ce premier jour de la bataille du rail, la compagnie ferroviaire a sonné la mobilisation générale pour assurer un minimum de trains", analyse Le Parisien. Pour ce faire, la direction de la SNCF a élargi, à l'automne dernier, le nombre de cheminots qui ont l'obligation de se déclarer grévistes. En plus des contrôleurs, les agents de la maintenance doivent désormais aussi faire connaître leurs intentions 48 heures à l'avance. La direction se défend de vouloir porter atteinte au droit de grève, arguant qu'elle souhaite "connaître suffisamment en avance quel cheminot travaille ou pas" et ainsi mieux organiser le service.

"Briseurs de grève". Pour remplacer les grévistes, la direction fait également appel aux conducteurs chargés des essais ferroviaires ou de la formation. En tout, ils sont plusieurs dizaines "chargés au quotidien de remplacer un conducteur malade", relève Le Parisien. "Pendant un conflit, mieux payés que nous, ils nous remplacent. Ils sont surnommés les briseurs de grève", avance un syndicaliste dans les colonnes du quotidien. Cette réquisition touche également la direction. Guillaume Pépy, le PDG de la SNCF, a appelé ses plus proches collaborateurs à aller dans les gares pour faciliter le trafic et faire de l'information aux voyageurs.

Inquiéter la direction. La direction cherche également à s'appuyer sur les cadres, souvent moins enclins à se mettre en grève. Mais ce calcul est peut-être erroné car ces derniers pourraient bien privilégier la "grève du zèle". "Les cadres se sont sentis attaqués par les critiques et le vivent très mal. Ces derniers s'estiment même "peu défendus par la tête de la SNCF". La mobilisation des aiguilleurs, difficilement remplaçables, s'annonce également particulièrement forte. Des éléments qui peuvent inquiéter la direction avant le début de la "grève perlée" annoncée à partir du 3 avril.