SNCF : début de gros travaux et perturbations entre Paris et Orléans jusqu'en 2026, «du délire» pour les usagers

La SNCF s'apprête à donner le coup d'envoi du "plus gros chantier de l'année", consistant à rénover 70 kilomètres de voies dans le Loiret, ce qui suscite l'inquiétude des usagers. Le plus gros des perturbations est attendu d'août à janvier, avant une fin de travaux définitive prévue au mieux pour fin mars 2026.
"Le plus gros chantier de l'année" : le coup d'envoi de gros travaux, qui entraîneront l'interruption totale du trafic ferroviaire en journée à partir d'août et pendant plusieurs mois entre Paris et Orléans, est donné mardi par la SNCF, suscitant l'inquiétude des usagers.
Une phase préparatoire du chantier est d'abord lancée, entraînant l'interruption de la circulation des trains lors de tranches horaires comprises entre 10H00 et 15H00, surtout à partir de mi-mai, sur cette ligne qui relie Paris à Toulouse via Orléans et Limoges (ligne POLT).
Le plus gros des perturbations est ensuite attendu à partir d'août, avec le début de la phase principale des opérations. Les coupures du trafic ferroviaire s'étaleront alors entre 9H30 à 17H30, du lundi au vendredi, jusqu'à janvier, avant une fin de travaux définitive prévue au mieux pour fin mars 2026.
L'opération, qui consiste à rénover entièrement 70 km de voies (rails, ballast et traverses) dans le Loiret, entre Boisseaux et Les Aubrais, au moyen d'un train-usine, ne pouvait se dérouler de nuit pour préserver la circulation des trains de fret, selon la SNCF qui évoque "le plus gros chantier de l'année".
Augmenter la capacité des trains
Cette interruption totale du trafic "aurait pu être évitée", estime Jean-Noël Boisseleau, vice-président d'Urgence Ligne POLT, qui pointe une situation "très insatisfaisante". Le collectif demandait que "le trafic puisse passer sur une voie et laisser l'autre libre, c'est ce qui s'est fait pendant des décennies. Mais pour la SNCF, financièrement, ça coûte moins cher de carrément bloquer des plages horaires et d'utiliser les deux voies en même temps", affirme-t-il auprès de l'AFP.
Un plan de transport, incluant notamment le déploiement de cars, a été présenté par la région Centre-Val de Loire et la SNCF, qui ont aussi promis un renforcement de la fréquence des trains aux heures de pointe, en dehors des périodes de coupures.
"1.000 places assises supplémentaires seront ajoutées sur les deux heures qui précédent et qui suivent les interruptions", insistait à l'automne Hélène Marquet, directrice régionale de SNCF Voyageurs, précisant que certains trains rouleront avec trois rames pour augmenter leur capacité, une nouveauté.
"Trains de la colère"
Du côté de la région Centre-Val de Loire, "on est extrêmement mécontents, mais extrêmement mobilisés pour garantir la continuité du service" et "gérer le bazar", a dit Philippe Fournié, vice-président régional délégué aux transports, qui a estimé le surcoût de ces adaptations à trois millions d'euros pour les finances régionales.
Ces dernières années, élus et collectivités ont souvent pointé du doigt une ligne dégradée et mis en avant des travaux "indispensables" et engagés depuis 2018. La semaine dernière, des centaines d'usagers et élus locaux des lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand se sont même rendus à la capitale dans deux "trains de la colère" pour demander davantage d'investissements pour ces "lignes sinistrées".