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Louise Sallé, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le gouvernement étudie une nouvelle piste pour généraliser le service national universel (SNU), qui s'adresse aux adolescents de 15 à 17 ans. Au lieu de se tenir en dehors des heures de cours, ce dispositif pourrait se dérouler sur le temps scolaire. Une idée qui ne ravit pas les syndicats d'enseignants.

À quoi va ressembler le service national universel (SNU) que le président Emmanuel Macron entend généraliser pour les 15-17 ans ? Initialement, ce dispositif, découpé en deux phases, propose aux adolescents de participer à un "séjour de cohésion" gratuit de 12 jours, en-dehors des heures de cours. Toutefois, une nouvelle piste est étudiée par le gouvernement, qui cherche un moyen plus simple de mettre en place ce SNU. Cela pourrait toujours être un séjour de 12 jours, mais sur le temps scolaire.

Cette piste n'est pour l'instant qu'à l'état de la réflexion. La secrétaire d'État à la Jeunesse Sarah El-Hairy mène en ce moment des consultations avec les syndicats d'enseignants. L'objectif est d'étendre le SNU à davantage de jeunes en multipliant les possibilités de séjour, sans le rendre obligatoire.

Un service national universel qui pourrait être rémunéré

Outre les vacances, le service national universel pourrait avoir lieu à la place d'heures de cours. Par exemple, toute une classe de seconde passerait alors 12 jours dans un centre dédié avec un de leurs profs, qui aurait déposé un dossier pour les inscrire et pour les encadrer. Ce SNU serait rémunéré dans le cadre des missions supplémentaires confiées aux enseignants à la rentrée prochaine, c'est-à-dire le fameux pacte.

Néanmoins, les représentants des professeurs désapprouvent cette piste. Ils sont mécontents que l'argent du ministère de l'Éducation nationale puisse être dédié au SNU, et non à l'école. Aussi, les syndicats regrettent que ce soit sur du temps scolaire car ils ont besoin de ces 12 jours pour avancer dans le programme.

Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, "c'est une très mauvaise idée. Ça veut dire 12 jours de cours qui vont être perdus. On considère que les jeunes ont besoin de ces heures de cours, plutôt que du SNU", estime au micro d'Europe 1 la syndicaliste. Qui relève que dans les projets présentés aux enseignants, "il y aurait une différence faite entre les élèves de nationalité française et les autres. Ça ne nous semble pas aller dans le bon sens, dans le sens de la cohésion sociale, de dire aux élèves français de faire le SNU, et de dire aux autres de rester au lycée". Le gouvernement doit faire connaître son choix définitif au mois de juin.