Les négociations du Ségur de la Santé ne satisfont pas tous les soignants. 2:46
  • Copié
Laetitia Drevet , modifié à
Après ses annonces concernant les mesures salariales, le ministre de la Santé, Olivier Véran doit à nouveau s'exprimer mardi. Le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, a encore beaucoup d'attente. 
INTERVIEW

Les négociations du Ségur de la santé ont abouti il y a quelques jours à un plan de revalorisation des métiers paramédicaux et non-médicaux. Parmi les mesures : une augmentation des salaires mensuels net de 180 euros, 15.000 embauches dont 7.500 créations d’emploi et une refonte des grilles de salaires. Mardi, de nouvelles annonces doivent être faites par le ministre de la Santé, Olivier Véran.

"La question des salaires et de l'attractivité a été réglée la semaine dernière, en partie au moins. Il faut maintenant s'occuper des questions de financement et d'organisation des soins", plaide Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), invité d'Europe 1 dimanche, qui dit attendre "beaucoup" des prochaines annonces. 

"Nous faisons face à une crise de la médecine générale"

Il évoque des questions "complexes" et "évitées depuis des années". Lui plaide notamment pour la création d'un numéro unique de santé et pour un service d'accès aux soins qui orienterait les patients en amont, évitant ainsi l'engorgement des urgences. "Nous faisons face en France à une crise de la médecine générale. La population se tourne donc vers les urgences même quand elle n'en a pas besoin."

Frédéric Valletoux pointe aussi des défauts dans le financement des hôpitaux. "Sur 200 milliards de budget, entre 20 et 40 milliards représentent aujourd'hui des dépenses inutiles. En rationalisant mieux, on peut économiser pour mieux investir et mettre de l'argent là où on en a besoin", affirme-t-il. Le président de la FHF salue la décision de l'Etat d'investir davantage dans l'hôpital public. "Aujourd’hui on est à 4 milliards d'euros investis par an, c'est très bas. Pour prendre le virage du numérique et rénover les infrastructures qui en ont besoin, il nous faudrait 6 milliards au bas mot. Nous avions besoin d'un coup de pouce."