Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Paris. 1:57
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Mélina Facchin, Jean-Gabriel Bourgeois et Margaux Baralon , modifié à
Les opposants à la loi "sécurité globale" ont de nouveau manifesté, samedi, dans plusieurs villes de France comme Montpellier, Strasbourg, Dijon, Tours ou Lyon. À Paris, c'est une "marche des libertés" qui s'est élancée en début d'après-midi. Selon le ministère de l'Intérieur, il y a eu 26.417 manifestants en France, dont 5.000 à Paris. 

Les opposants à la loi "sécurité globale" ne désarment pas. Plusieurs milliers de personnes ont décidé de battre le pavé pour le 4e samedi consécutif de mobilisation contre le texte. À Montpellier, Strasbourg, Dijon, Tours ou encore Lyon, des cortèges se sont élancés, chaque fois sous haute surveillance. À Paris aussi, où des opposants, 10.000, selon les organisateurs, se sont rassemblés place du Châtelet pour rejoindre celle de la République, d'importants moyens policiers ont été déployés. Au total, le ministère de l'Intérieur a recensé 26.417 manifestants en France, dont 5.000 à Paris. 

"Macron touche aux droits fondamentaux"

Les manifestants réclament toujours le retrait pur et simple du projet de loi. La refonte de l'article 24, qui pénalisait la diffusion d'images de forces de l'ordre si elle s'accompagnait d'intentions malveillantes, n'a pas suffi à calmer la colère. "Ils abandonnent l'article 24 mais ils devraient abandonner la loi de sécurité globale", soulignait ainsi Alain, jeune Strasbourgeois de 20 ans. "Emmanuel Macron touche aux droits fondamentaux des Français."

Plus tôt dans la journée, environ 1.800 personnes, selon la préfecture, avaient défilé dans le calme dans le centre-ville de Montpellier. De 200 à 300 personnes se sont également rassemblées à Lille pour dénoncer la loi Sécurité globale mais aussi le projet de loi du gouvernement contre le séparatisme jugée "islamophobe".  A Lyon, la préfecture a recensé quelque 2.000 manifestants. 

Une manifestation sous haute surveillance à Paris

Ces manifestations, qui succèdent à d'autres mobilisations émaillées d'incidents, étaient organisées sous haute surveillance. À Paris, où plusieurs organisations avaient appelé à ne pas défiler faute de pouvoir assurer la sécurité des manifestants, la préfecture de police a procédé à plusieurs arrestations avant même que le cortège s'élance. "Déjà 24 interpellations à Paris et saisies d’outils qui n'ont pas leur place dans une manifestation. Merci aux policiers et gendarmes mobilisés aujourd’hui contre les casseurs", avait ainsi écrit Gérald Darmanin sur Twitter. Au total, 142 personnes au total ont été interpellées à Paris, selon le ministre de l'Intérieur. 

La préfecture de police de Paris a également indiqué sur Twitter que les forces de l'ordre intervenaient dans le cortège pour "interpeller des éléments radicaux" et "empêcher la constitution d'un black bloc". 

Si la vague importante d'arrestations a suscité des tensions dans le défilé, aucun incident majeur n'y avait été signalé en fin d'après-midi. "Il y avait des gens habillés en noir, mais il y a eu aucune violence", témoigne Thomas, un manifestant, auprès d'Europe 1. Et de s'agacer : "On est complètement encadré par les forces de l'ordre et on n'arrête pas de se prendre des charges." 

Le week-end dernier, quelque 52.350 personnes ont défilé dans toute la France, dont 5.000 à Paris, selon les autorités.