Gérald Darmanin veut expérimenter la départementalisation de la police 1:53
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William Molinié
Gérald Darmanin pourrait selon nos informations lancer une réforme de la police nationale. Le ministre de l'Intérieur aurait dans ses cartons un projet de "départementalisation"  la police qui créerait des directions départementales pour la police, à l'image de ce qui existe du côté de la gendarmerie.

A l'approche de l'élection présidentielle, la sécurité revient sur le devant de la scène politique. Emmanuel Macron se rend lundi 10 janvier à Nice pour évoquer cette thématique et inaugurer un tout nouveau commissariat. Une façon pour le chef de l'Etat de reprendre en main cette thématique occupée par la droite. Le chef de l'Etat pourrait également annoncer une réforme de la police.

Depuis plusieurs mois maintenant, des pistes de travail sont dans les cartons de la place Beauvau. Tout part de l'idée d'avoir, comme chez les gendarmes, un seul et même interlocuteur dans les départements, ce qui n'est pas le cas historiquement pour les policiers qui dépendent à la fois du préfet pour l'opérationnel, mais aussi de leur direction centrale à Beauvau.

La PJ s'inquiète pour son indépendance

Pas facile d'y voir clair pour les élus. D'où la volonté de Gérald Darmanin de créer des directions départementales de la police nationale avec à chaque fois un commandement unique qui aurait autorité sur des filières métiers de la sécurité publique, le renseignement, la police aux frontières et la police judiciaire. Et c'est d'ailleurs là que ça coince le plus. La police judiciaire est très attachée à son indépendance et à son autonomie.

Plusieurs magistrats ont déjà fait part de leur inquiétude, tout comme certains syndicats de policiers, notamment à cause du calendrier. Car Gérald Darmanin veut aller vite. Selon nos informations, cinq départements doivent expérimenter cette nouvelle organisation d'ici à la fin mars pour une généralisation au 1er janvier 2023.

Hors de question pour le gouvernement, évidemment, de voir des policiers mécontents dans la rue ces prochains mois et donc des garanties leur ont été apportées. La réforme ne concernera ni le ressort de la préfecture de police à Paris, ni la lutte contre la criminalité organisée ou la délinquance spécialisée. Quant au grand service de renseignement intérieur qu'est la DGSI, elle restera elle aussi à part puisqu'elle dépend directement du ministre de l'Intérieur.