La présidente de l'Unef Mélanie Luce était l'invitée d'Europe 1 mercredi. 2:56
  • Copié
Laetitia Drevet , modifié à
Une enquête avait été ouverte par le parquet de Grenoble après des affiches anonymes dans l'enceinte de Sciences Po qui accusaient nommément deux professeurs d'islamophobie. Après un relais de ce collage sur Twitter par sa section locale, l'Unef a exprimé ses "regrets". Sa présidente réaffirme cependant sur Europe 1 son engagement contre l'islamophobie.
INTERVIEW

"Nous n'avons pas participé à l'affichage", a rappelé la présidente de l'Unef mercredi. Des affiches accusant deux professeurs de Sciences Po Grenoble d'islamophobie avaient été collées il y a deux semaines sur le bâtiment de cet Institut d'études politiques, déclenchant l'ouverture d'une enquête pour "injure" et "dégradation". La section locale du syndicat étudiant Unef avait partagé l’image de ces collages sur les réseaux sociaux, avant de la retirer rapidement. "Nous avons déjà exprimé des regrets au sujet de ce post", affirme Mélanie Luce, invité d'Europe 1. Elle voit cependant "deux sujets" dans cette polémique : d'un côté le "placardage inadmissible", de l'autre la lutte contre l'islamophobie. 

"L'Unef n'a pas voulu lancer de vindicte"

Mélanie Luce a apporté aux professeurs visés son "soutien face aux menaces". "Nous leur avons déjà présenté des excuses. En aucun cas l'Unef n'a voulu lancer de vindicte", souligne-t-elle. La présidente du syndicat étudiant réaffirme dans le même temps son engagement dans la lutte contre les discriminations. "La définition de l'islamophobie, c'est l'hostilité envers l'islam et les musulmans. Est-ce que la France doit accepter cette hostilité ? Moi je ne le pense pas." Elle poursuit : "Mais on ne lutte pas contre cette hostilité en placardant des noms sur le mur d'un campus, c’est certain." 

La présidente de l'Unef considère son syndicat comme "universaliste", depuis sa création et toujours aujourd'hui. "L'universalisme, c'est un objectif. Pour être universaliste, il faut avoir pour but que la couleur de peau ne compte plus. Aujourd'hui, malheureusement, ça compte."