"Sapiens a fourni une grande histoire accessible de l'humanité", estime Yuval Noah Harari

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Ugo Pascolo , modifié à
Invité exceptionnel d'Europe Soir, Yuval Noah Harari, l'auteur du best-seller international "Sapiens, une brève histoire de l'humanité", qui s'est écoulé à 650.000 exemplaires rien qu'en France, revient sur le succès de son livre. 
INTERVIEW

Un best-seller international, un livre audio, et maintenant une BD. Le succès de Sapiens, une brève histoire de l'humanité ne faiblit pas depuis sa première sortie en hébreu en 2011 [2014 en anglais, 2015 en français, ndlr]. Alors que l'ouvrage passe sur un nouveau média son auteur, Yuval Noah Harari, livre sa première interview radio à Europe 1 et revient ce mercredi soir sur le succès de son livre. "Sapiens a fourni une grande histoire accessible de l'humanité", estime-t-il. 

"Les gens ont besoin d'une perspective historique globale, mondiale, sur l'humanité elle-même"

"Sapiens répondait à un véritable besoin, nous vivons dans un monde globalisé et ce que la plupart des gens apprennent à l'école, c'est l'histoire locale, nationale", explique Yuval Noah Harari. Or, "les gens ont besoin d'une perspective historique globale, mondiale, sur l'humanité elle-même. Cette grande image, Sapiens l'a fourni". Un succès tel que même les plus grands, à l'instar de Mark Zuckerberg, Barack Obama, ou encore Bill Gates ont encensé l'ouvrage.

Ni "un prophète", ni "un gourou" 

Une notoriété qui est à l'origine "de quelques problèmes", reconnaît l'historien, parfois vu comme un messie. Mais il insiste, il n'est pas "un prophète", ni un "gourou". "Je ne sais pas ce qu'il va se passer [dans le futur], je ne peux pas donner de bons conseils en matière politique ou dans la direction des affaires. J'essaye d'être historien et de comprendre les mystères de l'humanité. Et c'est déjà assez difficile comme ça sans entrer dans la politique ou l'économie."

Une pandémie de coronavirus "pas très grave" au regard de l'Histoire

Interrogé sur la gravité de la pandémie du coronavirus alors que le Covid-19 a fait depuis son apparition au mois de décembre 2019 plus d'un million de morts [1.045.097 morts selon les derniers chiffres disponibles ce mercredi soir, ndlr], Yuval Noah Harari réagit en historien et replace l'église au centre du village. "Comparée à la peste noire ou à la grippe espagnole, cette pandémie n'est pas très grave", explique-t-il. Entre 1347 et 1352, la peste noire a tué de 30 à 50 % de la population européenne, soit environ 25 millions de personnes. De son côté, la pandémie de la grippe espagnole a tué en 1918 entre 20 et 50 millions de personnes, dont 400.000 en France. 

La coopération, le super-pouvoir de l'humanité pour battre le Covid-19

"Malheureusement en dépit de la situation d'aujourd'hui, nous n'avons pas l'intelligence de nous unir contre la maladie. Nous les êtes humains sommes beaucoup plus fort que le virus, mais seulement si nous faisons usage de notre 'super-pouvoir' : la coopération." Et Yuval Noah Harari de conclure en filigrane par un appel à l'unité : "si nous n'utilisons pas ce super-pouvoir contre le coronavirus, à quoi sommes-nous bons ?"