Saint-Brévin 1:23
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Charles Guyard (à Saint-Brévin) / Crédit photo : Sebastien SALOM-GOMIS / AFP
Un mois après la démission choc de Yannick Morez, visé par des violences et des menaces de l'ultra-droite en raison du déménagement d'un centre d'accueil pour réfugiés dans sa commune, le Conseil municipal s'est réuni vendredi soir pour élire un nouveau maire. L'ancienne première adjointe, Dorothée Pacaud, a été élue dans une ambiance tendue.

Le Conseil municipal de Saint-Brévin, organisé vendredi soir sous protection policière, a désigné son nouveau maire, qui succède ainsi à Yannick Morez. Et à peine élue, Dorothée Pacaud a été immédiatement mise au parfum de ce qu'a pu subir son prédécesseur lorsqu'une poignée de manifestants de l'ultra-droite est venue émailler les débats. Pas de quoi impressionner la nouvelle élue, qui affirme que le centre d'accueil pour demandeurs d'asile ouvrirait comme prévu à la fin de l'année.

"Je suis très sereine"

Des fumigènes, des tracts et des slogans hostiles. C'est dans une ambiance plutôt électrique que s'est déroulée le conseil municipal de Saint-Brévin, lequel a vu les forces de l'ordre obligé d'intervenir pour éloigner la dizaine de manifestants de l'ultra-droite venus tout exprès d'Angers et de Tours notamment. Cela n'a toutefois pas empêché Dorothée Pacaud d'être élue maire à la place de Yannick Morez.

"Je m'attendais un peu à cette entrée en matière musclée, mais j'étais préparée à ça. On sait qu'il y a un contexte qui est peut-être un petit peu compliqué, mais pour autant, je suis très sereine. Je serai vigilante, mais je n'ai pas peur, non. La peur n'évite pas le danger. Je pense qu'on ne peut pas vivre dans la peur non plus", explique l'élue.

Une nouvelle plainte déposée

Pas de peur, mais une détermination à lutter. Ainsi, revêtue de sa toute nouvelle écharpe tricolore, Dorothée Pacaud a indiqué son intention de déposer plainte. Juste avant, son prédécesseur, Yannick Morez avait pris la parole pour émettre un ultime vœu. "J'espère que les mesures annoncées par le gouvernement permettront à tous les élus de pouvoir exercer leur mandat dans des conditions apaisées. Il en va de la survie de notre démocratie", a rappelé l'ancien maire.

La suite que la justice donnera à la plainte apportera précisément un premier élément de réponse.