Saint-Nazaire : opposants et partisans d'un centre d'accueil de migrants manifestent

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Deux manifestations ont lieu près d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile, près de Saint-Nazaire (Illustration). © Emma Andrieux / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Selon la gendarmerie de Saint-Nazaire, deux manifestations d'opposants et de partisans d'un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile ont rassemblé dimanche respectivement 150 et 250 personnes à Saint-Brévin-les-Pins. Ces deux rassemblements se tenaient à quelques centaines de mètres l'un de l'autre.

Deux manifestations d'opposants et de partisans d'un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) ont rassemblé dimanche respectivement 150 et 250 personnes à Saint-Brévin-les-Pins, selon la gendarmerie. Les deux rassemblements se tenaient à quelques centaines de mètres l'un de l'autre dans cette commune balnéaire, proche de Saint-Nazaire.

200 personnes avec des pancartes "Solidarité"

"S'ils pouvaient vivre correctement dans leur pays, vous pensez qu'ils risqueraient leur vie pour venir ici ? Sûrement pas ! Mais une fois qu'ils sont là, il faut leur tendre la main", avance Hervé, un éducateur spécialisé à la retraite favorable au projet. En bord de plage, environ 200 personnes arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Solidarité", "Il n'y a pas d'étrangers sur cette terre", ou encore "Ils fuient les bombes, la terreur et la misère, et si c'était nous ?".

"On avait la possibilité de se taire, et de ne rien dire", mais on a voulu "montrer qu'à Saint-Brévin, il y a des gens qui sont favorables à l'accueil des migrants", explique Philippe Croze, le président du "Collectif des brévinois attentifs et solidaires". "Depuis 2016, Saint-Brévin, accueille des migrants", environ 380 depuis l'ouverture du centre, selon lui. Mais les locaux où ils étaient jusqu'alors doivent être revendus et un nouveau lieu, qui devrait être opérationnel fin 2023, a été choisi par le préfecture et la mairie, indique M. Croze.

Le choix de l'emplacement en question

C'est le choix de l'emplacement de ce nouveau Cada, près de l'école publique maternelle et élémentaire "Pierre Attelée", qui pose notamment problème aux opposants. "Principe de précaution, Non au Cada dans l'enceinte de l'école", pouvait-on lire sur une large pancarte, devant laquelle environ 150 personnes se sont rassemblées en scandant le slogan "Protégez nos enfants".

"Hier c'était Callac, aujourd'hui c'est Saint-Brévin-les-Pins, demain, ça va être au tour de qui?", a fait valoir Mickaël, un jeune de 27 ans, originaire d'un village voisin et portant un drapeau du parti "Reconquête!" d'Eric Zemmour. Il faisait référence à la commune des Côtes d'Armor, où plus d'un millier de personnes, les uns pour dénoncer, les autres pour soutenir, ont manifesté début novembre, à propos d'un projet d'accueil de réfugiés.

Contrairement à Saint-Brévin, où les personnes accueillies sont en attente de l'examen de leur dossier par l'Etat, celles qui pourraient être hébergées à Callac ont déjà obtenu le feu vert des autorités et bénéficient d'une carte de séjour de 10 ans. À Saint-Brévin comme à Callac, la manifestation initiale était organisée par des opposants, entraînant en réaction une contre-manifestation en soutien aux projets mis en cause. Une soixantaine de militaires ont été mobilisés à Saint-Brévin-les-Pins et les deux manifestations se sont déroulées sans incidents, a indiqué la gendarmerie à l'AFP.