Barrage filtrant de routiers 1:34
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François Coulon, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Une quinzaine de barrages filtrants sont prévus samedi dans onze régions. Des transporteurs routiers manifestent contre une possible révision de la taxe sur le diesel à compter du 1er janvier prochain. En Bretagne, Europe 1 s'est rendu sur l'axe Rennes-Nantes qui s'annonce lourdement perturbé : environ cinquante poids lourds organisent un barrage dès 10 heures. 
REPORTAGE

Au moment où les transports publics tournent au ralenti, des transporteurs routiers partent à l'assaut du macadam ce samedi un peu partout en France : une quinzaine de barrages filtrants vont être mis en place dans onze régions. Les patrons des petites et moyennes entreprises de transport sont en colère contre une possible révision de la taxe sur le diesel à compter du 1er janvier prochain : une hausse de deux centimes par litre pour financer les infrastructures routières. Il faut donc s'attendre à pas mal de bouchons et de ralentissements ce samedi sur une quinzaine de points chauds, notamment en Bretagne.

Concurrence avec les transporteurs étrangers

Une cinquantaine de poids-lourds organisent ainsi un barrage filtrant dès 10 heures sur le très fréquenté axe Nantes-Rennes, censé bloquer uniquement les camions étrangers. "Deux centimes de plus c'est 700 euros en plus par camion. Cela peut mettre en péril les petites entreprises", s'énerve Stéphane Cauchy, secrétaire général de l’OTRE de Bretagne. Ce qui selon lui veut dire "devoir licencier, vendre des camions. On favorise la concurrence faussée avec les transporteurs étrangers. Il ne payent pas les même taxes !"

Les deux centimes d’euros supplémentaires doivent aussi contribuer au financement de la transition énergétique. "Depuis dix ans on a fait des efforts colossaux pour diminuer cet impact CO2. Nous on a un camion hybride, un petit véhicule pour faire les derniers kilomètres... Et derrière ça on va encore nous taxer ?", s'indigne Claude Rault, transporteur à Pontivy.

"La situation est grave"

Avec le mouvement, les routiers mettent en garde : "On dit au gouvernement, 'faites attention, si on n'est pas entendus, il peut y avoir des mouvements plus durs avant Noël'", insiste Claude Rault. Parmi les options, "bloquer des villes, ou aller bloquer un peu plus loin vers la capitale. Il faut que le gouvernement comprenne que la situation est grave."

Sur l'axe Rennes-Nantes, des bouchons et ralentissements sont prévisibles à une vingtaine de kilomètres de Rennes, peut-être dans les deux sens.