Routes secondaires à 80km/h : "Les Français en ont marre de cette répression absolue"

Selon Jean-Baptiste Iosca, cette mesure n'a aucune chance de fonctionner :"Rendez-vous dans quelques mois et l'on s'en rendra compte".
Selon Jean-Baptiste Iosca, cette mesure n'a aucune chance de fonctionner :"Rendez-vous dans quelques mois et l'on s'en rendra compte". © Europe 1
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C.O. , modifié à
Pour Jean-Baptiste Iosca, avocat, spécialiste du Code de la route, invité mardi sur Europe 1, réduire la vitesse à 80km/h sur les routes secondaires n'est pas une solution efficace.
INTERVIEW

Le gouvernement doit annoncer mardi l'abaissement de 90 km/h à 80 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires à double sens, une mesure contestée mais qu'il juge indispensable pour endiguer la hausse de la mortalité routière. Environ 400.000 kilomètres de routes sont concernés. "Un mort, c'est un mort de trop évidemment, mais une fois que l'on a dit ça, il faut trouver les bonnes solutions et il faut arrêter de réprimer, de taper sur les Français. Je crois qu'il faut leur expliquer et la loi n'est pas comprise tant qu'elle n'est pas expliquée", estime mardi Jean-Baptiste Iosca, avocat, spécialiste du Code de la route, invité mardi d'Europe 1 Bonjour. Selon lui cette mesure n'a aucune chance de fonctionner. "Rendez-vous dans quelques mois et l'on s'en rendra compte", insiste-t-il.

"On essaye d'enfumer les Français". Il ne se dit pas plus convaincu par les autres mesures que le gouvernement devrait annoncer dans la journée, parmi lesquelles l'installation d'un éthylotest antidémarrage pour les récidivistes. "Qu'est-ce qui est nouveau dans cette mesure ?", se demande l'avocat. "La loi Taubira le prévoit depuis six ans. On essaye d'enfumer les Français en disant avoir une super idée alors que celle-ci est déjà inscrite dans les textes. Mais la mesure n'est pas appliquée".

"1 million de personnes sans permis". Pour Jean-Baptiste Iosca, la solution pour réduire le nombre de morts sur la route passera forcément par davantage de pédagogie. "Depuis 40 ans, vous n'avez que de la répression, des radars, des gens tapés au portefeuille", regrette-t-il. "Aujourd'hui, il y a 1 million de personnes qui conduisent sans permis de conduire et donc sans assurance. Ainsi, s'ils ont un accident, ils ne seront pas dédommagés, et cela pose un problème. C'est la conséquence directe de la répression".

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