La conférence de financement est en train de se transformer en dilemme pour les syndicats contestataires. 1:11
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Olivier Samain édité par Ugo Pascolo
Même si le projet de loi contre la réforme des retraites a été accepté en Conseil des ministres, les syndicats contestataires ont d'ores et déjà décidé d'une nouvelle journée de mobilisation le 29 janvier. Une nouvelle action qui se tient à la veille de la conférence de financement, dont ils ne savent toujours pas s'ils doivent s'y rendre. 
ANALYSE

Taux de grévistes en berne, et plafonnement d'affluence dans les manifs, la contestation contre la réforme des retraites perd de son souffle. Alors que 39.000 personnes ont manifesté jeudi à Paris selon le cabinet Occurence lors de la 7ème journée de mobilisation (entre 350.000 et 400.000 selon la CGT, et 31.000 selon le gouvernement), le projet de loi a été accepté en Conseil des ministres et doit maintenant passer entre les mains des députés, puis du Sénat. L'étau semble donc se resserrer pour les syndicats contestataires. 

Une huitième journée de mobilisation

Qu'à cela ne tienne, il y aura bien une huitième journée nationale d'action contre le projet du gouvernement. Ce sera le 29 janvier prochain avec appels à la grève et manifestations dans toute la France. Une décision prise alors même que les cortèges ne s'étaient pas encore lancés dans les rues parisiennes. Excepté la CFE-CGC, l'intersyndicale a donc décidé de maintenir la pression sur le gouvernement, et en s'appuyant notamment sur un sondage qui montre que 61% des Français souhaitent le retrait de la réforme

Le dilemme de la conférence de financement

Mais le défi pour les syndicats est surtout de rester au centre du jeu dans la séquence qui est sur le point de s'ouvrir, une tache d'autant plus ardue que les forces contestataires sont affaiblies, notamment financièrement, par des semaines de conflit. Sans oublier que la conférence de financement voulue par Laurent Berger s'ouvre le 30 janvier. Une réunion à laquelle tout le monde a été convié, y compris les syndicats contestataires. 

Cette conférence prend la forme d'un dilemme pour ces derniers : décliner l'invitation revient à se mettre sur la touche, mais y aller donne le signal que le gouvernement reprend la main. Si la CGT ne sait pas encore si elle ira s'asseoir autour de la table avec le gouvernement, à FO il se murmure le contraire.