Retour "au cas par cas" des femmes et enfants de djihadistes : l'incompréhension des proches

© LUDOVIC MARIN / AFP
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Lionel Gougelot, édité par R.Da.
Le président de la République refuse d'organiser un rapatriement général pour les familles de djihadistes parties en Syrie et en Irak, malgré la demande de leurs proches.

À mesure que recule le groupe Etat islamique, la question des familles de djihadistes français, désormais détenues en Irak et en Syrie, devient de plus en plus pressante. D'après le ministère de l'Intérieur, 700 Français sont présents dans cette zone actuellement, dont 300 femmes. Mais il faut aussi ajouter à ces chiffres les enfants, soit 500 mineurs. Une vingtaine de familles concernées par le départ de proches en Syrie avait écrit en octobre au président de la République pour demander le retour en France des femmes et des enfants, afin notamment qu'ils puissent bénéficier d'un procès équitable.

"Celles et ceux qui ont été embrigadés". "Ce sera du cas par cas", leur a répondu Emmanuel Macron dans une interview à France 2 mercredi soir, refusant ainsi l'hypothèse d'un rapatriement général. Amin El-Bayi, le frère de l'une de ces Françaises parties en Syrie, ne cache pas son amertume vendredi au micro d'Europe 1 après cette annonce. "Moi, je n'éprouve pas la moindre complaisance à l'égard de ceux qui ont pris les armes contre notre pays, mais j'appelle tout de même à une distinction entre ceux qui sont partis avec la volonté de tuer, et celles et ceux qui ont été embrigadés", explique-t-il. "Ces femmes, ces enfants également, risquent dans un certain nombre de prisons en Irak et en Syrie la peine de mort, pour d'autres le viol et la torture."

 

Des familles jugées en Irak. "Il y en a qui peuvent revenir sans qu'ils soient rapatriés, il y en a qui peuvent être rapatriés, et il y en a qui seront jugés avec leurs familles, dans certaines circonstances, dans les pays où ils sont, en particulier l'Irak", a notamment détaillé le président qui était interrogé en marge de l'inauguration du Louvre Abu Dhabi. "Ce qui se passe, c'est que le président de la République nous annonce que les enfants seront sélectionnés au cas par cas. Moi, je ne connais pas de droit international qui s'applique au cas par cas, je connais un droit international qui s'applique pour tous, et pour chacun", réagit Amin El-Bayi. "Je pense que le droit international garantit dans chaque Etat de droit la possibilité d'être jugé par une justice impartiale", conclut-il.