Philippe Martinez Laurent Berger 1:49
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Barthélémy Philippe, édité par Loane Nader , modifié à
Alors que le texte de loi sur la réforme pourrait être adopté au Parlement ce jeudi, le mouvement de contestation s'essouffle. Si les syndicats sont d'accord pour donner suite aux manifestations en cas d'une adoption définitive du projet de loi, tous ne s'attendent pas à une telle issue des votes.

Mercredi 15 mars, les manifestants contre la réforme des retraites foulaient les rues de France pour la huitième mobilisation. Alors que le texte pourrait être adopté ce jeudi au Parlement, la fréquentation de la dernière mobilisation est très loin du record du 7 mars.

Malgré tout, les meneurs de l’intersyndicale s’accordent pour dire qu’il y aura une suite au mouvement, même en cas d’adoption du texte par un vote de l’Assemblée et du Sénat. Mais Philippe Martinez et Laurent Berger n’abordent pas du tout ce scénario du vote de la même façon. Pour ce dernier, il n'est pas question de remettre en cause le verdict de la démocratie parlementaire, à condition seulement, que le texte soit adopté dans les règles de l’art, c’est-à-dire sans recours à l’article 49.3.

"Si l’adoption se fait par 49.3, il y a un vice démocratique qui provoquera du ressentiment et de la colère. Ce ne sera pas la même chose s’il y a un vote qui est un fait majoritaire et qui s’imposera à tous. À ce moment-là, on décidera ensemble comment on se mobilise dans les semaines et les mois à venir pour faire entendre la voix du travail, mais ça prendra sans doute d’autres formes", s'avance le secrétaire général de la CFDT.

Philippe Martinez ne tient pas le même discours. Pour lui, la réforme n’aurait pas beaucoup plus de légitimité après un vote favorable du Parlement : "Ce projet est mauvais et si ça devient une loi, elle sera toujours mauvaise. 92% des actifs n’en veulent pas. Nous, on est démocrates, on écoute ce qu’il se passe. Ce n'est pas parce qu’on est élu, qu’on fait ce qu’on veut pendant cinq ans. Un élu qui ne prend plus en compte ce que pensent ses électeurs, c'est une forme de démocratie que je ne partage pas.", s'indigne le numéro un de la CGT. 

Dans quelques heures, les chefs de file de l’intersyndicale se retrouveront devant l’Assemblée nationale où ils prendront la parole pour la dernière fois, avant l’adoption potentielle de la réforme des retraites.