Malgré une nette baisse de participation pour la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la colère, elle, ne faiblit pas. 1:29
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Wilfried Devillers
Malgré une nette baisse de participation pour la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la colère, elle, ne faiblit pas. Syndicats et manifestants demandent à l'exécutif d'entendre la gronde de la rue, exaspérés par un gouvernement "qui se fout de la gueule des gens".

La mobilisation est en nette baisse dans la rue. Ils étaient 368.000 ce samedi à montrer leur opposition à la réforme des retraites selon le ministère de l'Intérieur. La CGT affirme de son côté qu'il y avait plus d'un million de manifestants en France, c'est là encore bien moins que les 700.000 revendiqués par les syndicats lors de la précédente journée de mobilisation. Les opposants au texte de loi ne veulent malgré tout rien lâcher. Leur exaspération, elle, est montée d'un cran ce week-end. "Je suis désabusée, en colère, dégoûtée", confie une première manifestante. "Ils ne respectent pas le Parlement. Ils se foutent de la gueule des gens", enrage un autre opposant.

"C'est pour moi un vrai bras d'honneur"

La colère est la principale réponse de la rue ce samedi, après la menace d'un possible recours au 49.3 pour faire passer la réforme en force. "Ce n'est pas comme ça que doit se mener une démocratie. Ce n'est pas comme ça qu'on gouverne un peuple. C'est contraire à tous les principes, à toutes nos valeurs qu'on défend en France depuis longtemps. C'est pour moi un vrai bras d'honneur. Là, pour le coup, si on doit parler de bras d'honneur dans l'actualité, je pense qu'on devrait parler de celui-là", ironise Maricke, enseignante.

Pour ces manifestants, pas question de renoncer, 49.3 ou pas. Nicolas ne baissera pas les bras : "Je n'ai pas l'intention de m'arrêter là et il faut leur faire comprendre qu'il y a des gens dans la rue. Il y a des jeunes, des vieux, du secteur privé, du secteur public", explique-t-il.

Une colère, une frustration qui pourrait durcir le mouvement, estime Anne. "Mais à un moment donné, la seule solution, c'est quoi ? Je pense que les gens vont se radicaliser parce qu'ils en ont vraiment trop, trop marre", analyse l'opposante. Une nouvelle journée de manifestations et de grèves est prévue mercredi, jour où députés et sénateurs pourraient s'accorder sur le texte avant un vote définitif.