Réforme de la SNCF : "Le Premier ministre met la pression sur les cheminots et c'est intolérable"

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A.D , modifié à
Après les annonces du Premier ministre sur la réforme du rail, Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire, a confirmé que la fin du statut des cheminots était un grand point de crispation.
INTERVIEW

La réforme de la SNCF pourra-t-elle se faire sans grève ? Edouard Philippe a annoncé lundi quelles orientations allait prendre la réforme ferroviaire en précisant qu'il ne souhaitait pas aller à l'affrontement. Plus en détails, le Premier ministre a notamment confirmé la fin du statut des cheminots et que la réforme se fera par voie d'ordonnance en cas de blocage. La fermeture des petites lignes en revanche, préconisée par le rapport Spinetta, n'est pas à l'ordre du jour. Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire, a critiqué ces annonces, invité d'Europe midi lundi.

Une possible "mobilisation". En fin de compte, "très peu de surprises" pour le syndicaliste. A une exception près, la mesure de non-fermeture des petites lignes. A première vue,  Roger Dillenseger y voit davantage un signe d'écrasement du gouvernement qu'une réelle bonne nouvelle : "Le gouvernement cède aux pressions des élus locaux", lance-t-il. Mais le nerf de la guerre est ailleurs pour lui : "Le premier ministre met clairement la pression sur les cheminots et c'est pour nous intolérable." La CFDT cheminots a annoncé qu'elle comptait proposer mardi un appel à la grève reconductible dès le 12 mars. L'Unsa-ferroviaire pourrait emboîter le pas. "On a d'abord écouté les propositions du Premier ministre. On va se rencontrer entre organisations syndicales. Cela pourrait se concrétiser par une mobilisation forte par la suite", poursuit-il. 

"Grande inquiétude". Si le syndicaliste approuve l'idée de concertations demandées par le Premier ministre, il trouve aussi son message contradictoire. "On a très bien compris que [la fin du] recrutement au statut, ce n'est pas mis en concertation. Nous, on considère que le statut n'est pas du tout un frein aux conditions économiques du ferroviaire", ajoute Roger Dillenseger, qui ne refuse pas une possible évolution du statut des cheminots. "Mais faire un blocage sur le recrutement au statut, c'est vraiment un sujet de très grande inquiétude", conclut-il.