Rassemblement pour les femmes de chambre à Paris, près de Matignon

Une femme de ménage devant Matignon, en mai 2007 (Photo d'illustration)
Une femme de ménage devant Matignon, en mai 2007 (Photo d'illustration) © Olivier Laban-Mattei / AFP
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avec AFP
Une trentaine de manifestants se sont réunis mercredi, avant une rencontre entre Marlène Schiappa et des représentants de fédérations et agences ayant recours aux femmes de chambre et de ménage. Ils ont notamment réclamé la fin de la sous-traitance de leur activité.

Une trentaine de manifestants se sont rassemblés mercredi non loin de Matignon et du secrétariat d'État de Marlène Schiappa pour défendre les femmes de chambre et de ménage, et réclamer la fin de la sous-traitance de leur activité, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Horaires, cadences, précarité et sous-traitance

Ce rassemblement était organisé à l'appel du syndicat CGT des Hôtels de prestige et économiques (CGT-HPE), peu avant une réunion entre la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes et des représentants de fédérations et agences ayant recours à ces personnels. Parmi les manifestants se trouvait Claude Lévy, fondateur du CGT-HPE, en pointe dans la lutte pour les conditions d'emploi des femmes de chambre ces dernières années. Mais aussi les députés LFI Eric Coquerel et François Ruffin, venus défendre les "168" femmes de ménage de l'Assemblée nationale, employées par quatre sociétés de sous-traitance dont Europnet.

Ils ont pris tour à tour la parole pour rappeler les conditions de travail que "subissent" la très grande majorité des femmes employées dans le secteur du nettoyage dans les palaces et hôtels de luxe : "horaires décalés", "cadences infernales", "multiprécarité salariale et sociale", "temps partiels qui les rendent invisibles", "sous-traitance qui permet aux entreprises d'adapter les besoins en femmes de ménage aux taux d'occupation avec des méthodes de voyous".

Plusieurs conflits sociaux ces derniers mois

"C'est choquant que le cœur de métier de l'hôtellerie, qui est l'hébergement, le nettoyage des chambres, soit sous-traité. Dans l'hôtellerie, les femmes se font exploiter de manière honteuse, on les paye à la chambre et non à l'heure, avec des conditions de travail très, très pénibles", a souligné Claude Lévy, qui a réclamé leur "intégration" au personnel fixe des hôtels. Il a qualifié de "très mauvais signe", le fait que son syndicat ne soit pas invité à la rencontre avec Marlène Schiappa, accusant l'une des principales sociétés de nettoyage reçues par la ministre d'être "pourvoyeur pour moitié au moins des conflits" suivis par le CGT-HPE.

Le secteur de l'hôtellerie a été marqué ces derniers mois par plusieurs conflits sociaux, certains encore en cours. Récemment, des salariés des hôtels 5 étoiles Balzac et de Vigny, à Paris, ont réclamé à la holding saoudienne propriétaire 2,5 millions d'euros de cotisations sociales selon eux impayées.