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Yasmina Kattou, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, s'est exprimé lundi sur la question du racisme dans les forces de l'ordre. Une réponse "a minima" pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, qui y décèle toutefois la fin annoncée d'une "longue phase de déni". 

"Christophe Castaner avance à reculons." Pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, les annonces du ministre de l'Intérieur sur le racisme au sein des forces de l'ordre constituent une réponse "a minima". Lundi, Christophe Castaner a prôné lundi une "tolérance zéro" en la matière, évoquant une série de mesures

"Il n’y a pas de capacité aujourd'hui avérée de la police de s’auto-réguler"

"Je remarque que l'on sort d’une longue phase de déni de l’existence d’un problème. Ceci étant, à partir du moment où la police juge la police, il n’y a pas de capacité aujourd'hui avérée de la police de s’auto-réguler", affirme Dominique Sopo. Si Christophe Castaner a annoncé vouloir une réforme des inspections (l'IGPN pour la police, l'IGGN pour la gendarmerie et l'inspection générale de l'administration), il s'est en effet montré fermé à l'idée de revoir entièrement le système afin que ce ne soient pas des policiers ou des gendarmes qui examinent les éventuels manquements de leurs collègues. 

"Tout le service public doit avoir un regard extérieur, et cette façon de vouloir empêcher tout regard sur ce qu’il se passe dans la police nationale ne me semble pas être de facture démocratique", oppose Dominique Sopo.

"Exigences légitimes"

Selon lui, la prise de parole du ministre avait surtout pour objectif de "calmer les manifestations et les exigences vis-à-vis de la police, qui sont des exigences légitimes". Pendant le weekend, des milliers de personnes ont manifesté partout en France pour dénoncer le racisme et les violences policières. Dominique Sopo appelle à un nouveau rassemblement à Paris mardi 9 juin.