Messages racistes de policiers : que contient le groupe Facebook au cœur de l'enquête ?

Le groupe compte près de 8.000 membres des forces de l'ordre. Photo d'illustration.
Le groupe compte près de 8.000 membres des forces de l'ordre. Photo d'illustration. © AFP
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Jihane Bergaoui, édité par Antoine Terrel
Saisi par Christophe Castaner, le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête sur des messages racistes publiés sur Facebook et attribués aux forces de l'ordre, après des révélations du site d'information Streetpress. Sur ce groupe accueillant près de 8.000 membres, on peut lire des commentaires souvent racistes, sexistes et homophobes.

Les révélations ont provoqué l'indignation, alors que la question des violences policières fait son retour au cœur de l'actualité, entre manifestations aux États-Unis après la mort de George Floyd et rassemblement mardi en France à l'initiative des proches d'Adama Traoré. Vendredi, saisi par Christophe Castaner, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur des messages racistes publiés dans un groupe Facebook et attribués aux forces de l'ordre, pour "injure publique à caractère raciste" et "provocation publique à la haine raciale", après un article du site d'information Streetpress.

Le groupe se nomme "TN Rabio Police Officiel". Toujours actif, il compte près de 8.000 membres des forces de l'ordre. Pour accéder à ce groupe de discussion, les membres sont censés justifier de leur matricule, de leur promotion à l'école de police ou de gendarmerie.

La chanteuse Camélia Jordana visée

Officiellement, il s'agit d'un espace d'information, de débats sur la sécurité publique et le travail des forces de l'ordre. Mais en réalité, les participants publient des articles, réagissent à des fait-divers, avec des propos vulgaires, souvent racistes, sexistes et homophobes. StreetPress dévoile de nombreuses captures d'écrans sur lesquelles on lit des commentaires, truffés de fautes d'orthographes, à propos des sans-papiers, des noirs, ou encore des adeptes du rodéo urbain. Des insultes à l'encontre de la chanteuse Camélia Jordana, qui a récemment dénoncé les violences policières, sont également écrites. 

Ces échanges vont maintenant être étudiés par la justice. Christophe Castaner a promis une sanction pour "chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes" au sein des forces de l'ordre.