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Yasmina Kattou et Louis de Raguenel, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Le chef d'état-major des armées, le général Lecointre, a annoncé dimanche son départ, qui sera effectif après le défilé du 14-Juillet. C'est le général Burkhard qui va lui succéder dans cette mission très sensible. Le militaire semble toutefois être apprécié des armées et bien connaitre les rouages de l'Elysée. 

Le général Thierry Burkhard va devenir le nouveau chef d'état-major des armées. Il a été choisi par Emmanuel Macron pour remplacer le général Lecointre après son départ, le 14 juillet prochain. Militaire apprécié dans les trois corps d'armée, il est aussi coutumier de l'Elysée. Son profil apparait donc comme un bon choix pour le président de la République. Sa nomination pourrait même contribuer à renforcer les liens entre l'armée et l'exécutif, distendus notamment en raison des tribunes polémiques de militaires.

Un homme apprécié et compétent

Le général Thierry Burkhard semble en effet être l'homme de la situation. Sa nomination n'est pas soudaine et il s'est préparé depuis plusieurs mois à devenir le patron de toutes les armées, de terre de l'air et de la marine. "Il est parfaitement apprécié dans les trois armées et je pense qu'il sera tout à fait au niveau de la tâche qui l'attend", confirme le général Gomart.

Ensuite, l'actuel chef d'état-major de l'armée de terre, dont il était responsable de l'entraînement et de la formation, a également travaillé par le passé à l'Elysée. Il connaît parfaitement les relations complexes entre le pouvoir politique et les militaires. Il n'a pas peur de dire ce qu'il pense, tout en restant évidemment loyal. Ce légionnaire de 56 ans a également été porte-parole des armées et connaît donc parfaitement les enjeux de la communication. 

Une vision stratégique

Enfin, le général Burkhard a une vision stratégique. "Il avait dit qu'il fallait que l'armée de terre se prépare à une guerre de plus haute intensité", rappelle le général Gomart. "L'armée française est engagée dans des conflits que je qualifierais du fort au faible, c'est-à-dire face à des adversaires, qui sont moins armés et sans doute moins nombreux. Il est logique qu'une armée se prépare au conflit le plus dur et qu'elle s'équipe en conséquence et il était dans son rôle de dire ça", estime-t-il. "Même si on espère que ce conflit d'intensité n'arrivera jamais."

Thierry Burkhard est d'ailleurs convaincu qu'après s'être modernisée et professionnalisée, l'armée française doit entamer une nouvelle phase pour lui. Face au durcissement des relations internationales, il faut que les forces françaises augmentent leur masse, c'est-à-dire augmentent leurs effectifs. Le poste de chef d'état-major des armées "est une tâche difficile et compliquée parce que le monde dans lequel nous vivons est complexe. On est dans un monde qui est en crise", analyse le général Gomart. Le général Burkhard sait notamment que pour agir, il doit d'abord convaincre le chef des armées, le président de la République.