François Mitterrand a convoqué Denise Bombardier à l'Élysée en 1990 pour évoquer le cas Matzneff. 0:48
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Margaux Baralon , modifié à
En 1990, l'auteure canadienne Denise Bombardier avait publiquement confronté, à la télévision, l'écrivain français Gabriel Matzneff, sur son "goût" pour les adolescent(e)s mineur(e)s. Elle raconte aujourd'hui sur Europe 1 que le président de l'époque, François Mitterrand, l'a reçue à l'Élysée après ce coup d'éclat... pour lui témoigner son soutien.

Nous sommes en 1990, sur le plateau d'"Apostrophes", l'émission de Bernard Pivot. L'écrivain Gabriel Matzneff est invité pour parler de son oeuvre, dans laquelle il n'a jamais fait mystère de son goût les très jeunes gens, garçons et filles, de moins de 15 ans généralement. L'ambiance est plutôt détendue, jusqu'à ce qu'une femme, une seule, ose témoigner son désaccord. Denise Bombardier est canadienne et rappelle qu'entretenir des relations sexuelles avec des adolescent(e)s de cet âge s'appelle tout simplement de la pédophilie. Trente ans plus tard, alors que Gabriel Matzneff est rattrapé par cette affaire, l'auteure québécoise est revenue au micro d'Europe 1 sur cet épisode et les réactions qu'il a suscitées.

"Il a sombré dans la pédophilie"

Elle raconte notamment avoir reçu des milliers de lettres de Français, pour la soutenir ou l'insulter. Mais se souvient aussi d'une autre réaction, plus surprenante : elle a été "convoquée" à l'Élysée. François Mitterrand, qu'elle connaissait personnellement, l'a fait venir... pour lui faire part de son soutien. "Il avait un message à passer, il m'a dit : 'Ah, ce Matzneff. Il est vrai que je lui ai reconnu à une certaine époque quelque talent mais malheureusement il a sombré dans la religion orthodoxe et la pédophilie' [sic]." 

 

L'auteure canadienne assure que "c'est la seule fois que l'Élysée a publié un communiqué officiel disant que Denise Bombardier avait été reçue à l'Élysée. C'est dire s'ils voulaient se détacher de ça".