Jean-Michel Blanquer et Jean Castex 3:00
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Virginie Riva, édité par Séverine Mermilliod
Au lendemain de l'horrible attaque subie par un professeur d'histoire-géographie dans les Yvelines, décapité par un homme de 18 ans, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a reçu les syndicats rue de Grenelle samedi. Il leur a fait part de son soutien et ils appellent ensemble à la cohésion.

L'Etat sera aux côtés des enseignants pour les "protéger", a promis le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer dans un message vidéo à "tous les professeurs de France" diffusé au lendemain de la décapitation d'un enseignant à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Jean-Michel Blanquer a également reçu les syndicats de professeurs au ministère samedi matin avec le Premier ministre Jean Castex, et ceux rencontrés par Europe 1 devant le ministère se sont dits très touchés par leurs mots. Ils ont particulièrement apprécié que Jean Castex se soit déplacé de Matignon à la rue de Grenelle pour les rencontrer.

"Ne pas céder à la peur"

Le Premier ministre leur a dit que c'était toute la communauté nationale qui était frappée et bouleversée. L'École est le cœur de la République, leur a t-il répété. Les professeurs ont ainsi pu ressentir l'unité du camp républicain ce matin ont-ils confié à Europe 1. Ils en appellent à leur tour à la cohésion et, comme le président hier soir et comme le ministre de l'Education, à ne pas céder à la peur.

"L'émotion est très forte, elle a été palpable tout au long de cette réunion, de tous les côtés", a ainsi témoigné Frédéric Marchand, de l'Unsa éducation. "C'est quelque chose de très, très grave qui vient de se passer; la République a été attaquée au travers de l'assassinat de cet enseignant. L'objectif sur ce sujet-là est bien de ne pas céder à la peur, qui serait de ne plus chercher à éduquer à la liberté d'expression, à la liberté de conscience. Il est important qu'on puisse éduquer à l'esprit critique, important de défendre à tout prix la liberté de la presse et la liberté d'expression", a-t-il souligné.

 

Dans son message vidéo, Jean-Michel Blanquer rejoignait cette volonté, notant que l'enseignant "a été assassiné pour avoir donné un cours qui avait un lien avec un pilier de la démocratie : la liberté d'expression. C'est un acte ignoble et lâche, c'est une attaque contre la République, parce que l'école est la colonne vertébrale de la République", avait-t-il déclaré.

"Nos enseignants continueront à éveiller l'esprit critique des citoyens de la République, à les émanciper de tous les totalitarismes et de tous les obscurantismes", a de son côté martelé Jean Castex sur Twitter. 

Appel aux rassemblements 

Les échanges vont se poursuivre avec le ministère sur les enseignements et notamment celui moral et civique, ainsi que sur les temps de recueillement qui seront mis en place dès la rentrée. Les représentants syndicaux des enseignants souhaitent désormais un rassemblement citoyen pour rendre hommage au professeur assassiné. Ils appellent à un tel rassemblement dimanche à Paris, à 15 heures, place de la République, sous réserve que la préfecture de police l'autorise.

Des appels à des rassemblements ont également été lancés dans toute la France, à Lille ou à Clermont à 13 heures. Au ministère, c'est au tour des fédérations des parents d'élèves d'être reçus par Jean-Michel Blanquer pour partager l'effroi des parents et de leurs enfants. Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard doit ensuite faire un premier point de l'enquête devant la presse à 15 heures.