Alain Bauer est professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers. 4:18
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Antoine Terrel , modifié à
Samedi, sur Europe 1, Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métier, a livré son regard sur le drame de Conflans-Sainte-Honorine, où un professeur a été décapité. Pour cet expert, malgré le travail des services de renseignement, "le filet laisse toujours des trous". 
INTERVIEW

Invité samedi d'Europe 1, Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers, a commenté la décapitation d'un professeur d'histoire-géographie, qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, à Conflans-Sainte-Honorine, vendredi, dans les Yvelines. Selon lui, malgré le travail des services de renseignement, "le filet laisse toujours des trous pour des opérateurs isolés, mais pas solitaires". 

Pour Alain Bauer, ce nouvel attentat répond à "la logique d'un processus qui a commencé à Saint-Quentin-Fallavier, qui s'est poursuivi à Saint-Etienne-du-Rouvray, qui a failli avoir lieu devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, et qui obéit à une instruction de l'ancien ministre des attentats de l'Etat islamique, qui avait appelé tous les djihadistes à rejoindre les terres du combat en Syrie ou en Irak, et s'ils ne le pouvaient pas, à commettre des attentats partout où ils le pouvaient, et par n'importe quel moyen". 

"Un processus qui était attendu"

C'est donc "un processus qui était attendu", estime le chercheur, pour qui la chance de la France est que "depuis 2015-2016, les services de renseignement sont passés de moins d'une demi-douzaine d'opérations préventives à une soixantaine". Mais, précise-t-il, "le filet laisse toujours des trous notamment sur des opérateurs isolés, mais qui ne sont pas solitaires". 

Concernant l'assaillant, qui serait un jeune homme de 18 ans, né à Moscou, Alain Bauer estime que "son processus de djihadisation n'est pas personnel". L'Etat islamique, note-t-il "a révolutionné les affaires du terrorisme, en ayant trois types d'opérateurs : les lions du Califat, qui sont ses salariés envoyés en mission, les soldats du Califat qui sont des 'ubérisés' du terrorisme connus préalablement ou connectés, et des gens qu'ils ne connaissent pas, mais obéissent à leurs instructions".