Devant la cour d'assisses de Bastia, le 10 juin 2021. 1:32
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Marion Dubreuil, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Bruno Garcia-Cruciani comparaît depuis jeudi devant la cour d'assise de Bastia pour le meurtre de son ex compagne, Julie Douib, en mars 2019 à l'Ile-Rousse. Vendredi après-midi lors de son interrogatoire, il a maintenu qu’il ne s'était pas rendu à son domicile dans le but de la tuer.

Au début, Bruno Garcia ne voulait pas s’expliquer. Puis il a quand même déroulé la même version que pendant l’enquête. Jugé depuis jeudi pour l'assassinat de Julie Douib en mars 2019 à l'Ile-Rousse, il a décrit vendredi devant la cour d'assises de Bastia les moments qui ont précédé la mort de son ex-compagne. Il nie s'être rendu au domicile de son ex-compagne dans le but de la tuer.

"Julie Douib m'a ouvert, j'avais l'arme sur moi, je suis entré, elle a reculé quand elle a vu l'arme", se rappelle-t-il, ajoutant avoir ensuite évoqué avec elle ses relations avec son nouvel ami. "Elle est allée dans la chambre, mon silencieux est tombé, elle m'a demandé 'C'est quoi ça ?', elle a saisi le canon de mon arme, ça a tiré, c'est après que j'ai vu le sang, pour moi je ne l'avais pas touché. Je l’ai suivie, tout s’est passé très vite", poursuit-il.

"Je ne suis pas monté pour ça, je voulais discuter"

Ce jour-là, il a tiré à trois reprises. Au moins deux balles ont touché Julie, dont une mortellement au thorax. "Pourquoi vous la suivez sur le balcon ?", lui demande la présidente. "Je ne sais pas, la panique", répond l’accusé. "Pourquoi vous ne partez pas après le premier coup de feu dans la chambre. Pourquoi ne pas avoir prévenu les secours ?", interroge-t-elle encore. Et obtient toujours la même réponse de l’accusé : "Je ne sais pas."

"Vous n'êtes pas monté pour la tuer ?", l’interroge à son tour l’avocate générale. "Non je ne suis pas monté pour ça. Je voulais discuter", répond Bruno Garcia. "Vous êtes resté trois minutes dans l’appartement et vous nous dites que vous avez discuté. Julie est assise par terre et vous la menacez avec une arme", replace la magistrate, mimant le geste du bras. "Est-ce que vous croyez qu'une discussion loyale sur la garde des enfants est possible dans ces conditions ?" L'accusé esquive. "On ne parlait pas que de ça. On parlait aussi de Sébastien (le nouvel ami de Julie, nldr), c’était lui la raison de nos disputes." 

La présidente reprend la parole. "Mais vous étiez séparé depuis cinq mois, monsieur Garcia. Quand vous avez tiré avez-vous pensé à quelques chose d’autre qu’à vous-même ?" Bruno Garcia Crucciani répond dans un souffle qu'il a pensé à ses enfants. La magistrate s’étrangle : "Vous nous dites que quand vous avez tiré sur la mère de vos enfants c’est à vos enfants que vous avez pensé ?" L'accusé botte en touche et répète : "Tout s’est passé très vite."