13 novembre 1:15
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Marion Dubreuil, édité par Clément Perruche , modifié à
C'est une douloureuse procession qui a commencé hier dans l'ancien palais de justice de Paris. Pendant cinq semaines, près de 350 personnes rescapées du 13 novembre et proches endeuillés vont défiler à la barre. Maryline fait partie des survivants. Elle souffre encore du syndrome de stress post-traumatique.
REPORTAGE

Les témoignages des victimes des attentats du 13 novembre 2015 se poursuivent lors du procès historique qui se tient à Paris. Parmi eux, le témoignage de Maryline. Ce soir-là, elle était au Stade de France pour un reportage avec les supporteurs allemands. Elle se trouvait à 17 mètres précisément de l'épicentre de la première explosion. Une distance suffisamment proche pour être blessée par un écrou, pas suffisamment pour être couché par le blast.

Syndrome de stress post-traumatique

Cet écrou, elle l'a emporté avec elle pour le montrer à la cour. Mais elle veut repartir avec. "Avant, j'étais enthousiaste. Je n'avais peur de rien", témoigne la survivante. Maryline était en pleine reconversion dans l'humanitaire, en Afghanistan, en Syrie. "J'aurais pu sauver des vies", ajoute la trentenaire. "J'aimerais que les accusés l'entendent."

Aujourd'hui, Maryline n'a plus la force de rien. Incapable de travailler, incapable de vivre à Paris. Elle décrit ses symptômes du stress post-traumatique. Colérique, angoissée, épuisée. "Tout est parti en éclats. Je suis désolé. Je suis très embrouillé dans mes propos", explique-t-elle à la barre. Le président lui répond avec bienveillance. "L'important, c'est qu'on vous ai entendus, peu importe dans quel ordre."