procès 13 novembre paris @THOMAS COEX / AFP 1:22
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Gwladys Laffitte et Marion Dubreuil, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s'ouvre cette semaine à Paris. Celui-ci s'annonce historique, six ans après les attaques qui ont fait 130 morts dans la capitale. Me Negar Haeri, avocate de l'un des accusés, et Christophe Molmy, agent de la BRI qui a mené l'assaut au Bataclan, expliquent pourquoi il est important que ce procès ait lieu.

Cette semaine débute à Paris le procès historique des attentats du 13-Novembre qui ont fait 130 morts près du Stade de France, sur les terrasses de la capitale et au Bataclan. Au cours des neuf mois d'audience prévus, 1.800 parties civiles et 14 accusés assisteront à ce procès exceptionnel. Celui-ci sera filmé pour en garder les archives et il sera retransmis dans une dizaine d'autres salles du palais de justice. Un dispositif hors normes. 

Me Negar Haeri est l'avocate de l'un des accusés, celui qui est venu chercher Salah Abdeslam le 14 novembre pour le ramener en Belgique. Pour elle, il est important d'assurer la défense de tous les accusés. Il en va de la conception de la justice. "Le bouleversement provoqué par ces crimes existe. Mais à l'intérieur de ce décor qui est absolument dramatique et de ce contexte, il faut que la justice avance de manière inflexible. Aux actes barbares, il faut avec plus de raisons encore et de force répondre par des actes civilisés", affirme l'avocate au micro d'Europe 1. "Notre intérêt à tous est que la décision soit implacable, s'il s'agit d'une condamnation ou même d'un acquittement. Et pour que cette décision soit implacable, il faut que la défense ait eu de l'espace", poursuit Me Negar Haeri.

"Devoir de mémoire"

Pendant ce procès, il y aura également des témoignages des victimes et des agents qui sont intervenus ce soir-là, à l'image de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). Celle-ci a mené l'assaut final au Bataclan, face aux terroristes dans les couloirs de la salle de spectacle parisienne alors qu'il y avait des otages. Des images gravées dans la mémoire de son chef de l'époque Christophe Molmy. "La première image, c'est une salle, la fosse qui est remplie de 90 corps. C'est indescriptible, personne n'a vu cela en France depuis la Seconde Guerre mondiale. On n'était pas préparé à cela, mais personne n'est préparé à cela. On a tous été marqués, il y a des choses qui nous reviennent. Cela fait partie de notre histoire maintenant", raconte-t-il sur Europe 1.

L'ancien chef de la BRI note l'importance de la tenue de ce procès pour les proches des victimes : "J'ai accepté de témoigner, il y a un devoir de mémoire. Les familles de victimes ont besoin dans l'enceinte d'un tribunal de savoir tout ce qui s'est passé, y compris au moment de l'assaut. Il faut aller au bout d'un process. Je pense que les familles en ont besoin." Le procès des attaques du 13 novembre 2015 doit s'ouvrir mercredi au palais de justice de Paris.